Clôture de la campagne des 16 jours d’activisme : « 70 % des femmes ont subi une forme de violence », dixit Katia Hoorne
Clôture de la campagne des 16 jours d’activisme : « 70 % des femmes ont subi une forme de violence », dixit Katia Hoorn
Comme chaque année, la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG) s’est déroulée du 25 novembre au 10 décembre. Pour marquer la clôture de cette édition 2024, le centre Djiguiya One Stop Center de la police nationale, le Bureau d’EUCAP Sahel Mali et le DCAF Mali ont organisé une journée portes ouvertes sur le thème : « Appuyons les structures de prise en charge des cas de VBG, c’est sauver des vies », le mardi 10 décembre 2024, au Centre National d’Information et de Documentation sur la Femme et l’Enfant (CNDIFE) à Bamako-Coura.
Lors de cet événement, modéré par le commissaire de police Aboubacar Berthé, l’experte en genre d’EUCAP Sahel, Katia Hoorne, a exprimé son inquiétude face à l’augmentation exponentielle des VBG en période de conflits.
Une réalité alarmante
Katia Hoorne a déclaré :
« Au Mali, on estime que plus de 70 % des femmes ont subi une forme de violence au cours de leur vie. Une femme sur trois est confrontée à la violence d’un partenaire ou à la violence sexuelle, quel que soit son milieu, sa culture, son origine ethnique, son âge ou sa religion. Toutes les dix minutes, une femme est tuée, soit 144 femmes par jour. Les féminicides sont en augmentation, ce qui montre que ce problème n’appartient pas au passé. La violence basée sur le genre porte gravement atteinte à la santé, à la dignité et à la sécurité. »
Elle a également souligné que malgré de nombreux efforts, aucun pays n’a encore réussi à éradiquer les VBG :
« Dans les contextes de crise, de conflits et de guerres, les violences faites aux femmes et les violences domestiques augmentent de manière exponentielle. Cette situation a des impacts non seulement sur les victimes directes, mais aussi sur le développement, l’égalité et la sécurité du pays. »
Le rôle des forces de sécurité et de la société civile
Pour sa part, Boubacar Maïga, contrôleur principal de police et représentant du Directeur Général de la police, a rappelé la mission des forces de sécurité ainsi que l’importance de l’implication communautaire :
« Vous comprendrez, à travers les communications de cette journée, que les forces de sécurité ne sont pas des forces de répression. Je vous invite, à l’issue de cet événement, à devenir des ambassadeurs communautaires pour sensibiliser les populations, dénoncer les cas de violences basées sur le genre et garantir une réponse holistique. »
Engagement des partenaires
Katia Hoorne a réaffirmé l’engagement d’EUCAP Sahel Mali :
« Dans le cadre de notre mission de promotion des droits humains et de l’égalité de genre, EUCAP Sahel Mali observe les 16 jours d’activisme pour lutter contre les violences omniprésentes, notamment celles ciblant les femmes et les filles. Cependant, nous n’ignorons pas que les hommes peuvent également en être victimes. En participant à cette campagne, EUCAP contribue à un effort mondial visant à bâtir une société plus sûre et équitable. »
Dr Oswald Padonou, représentant du DCAF, a pour sa part rappelé l’importance du cadre légal, notamment le Code de procédure pénale du Mali, qui considère les VBG comme des infractions graves à la loi. Il s’est adressé aux hommes et femmes chargés de l’application des lois présents dans la salle.
Une fin marquée par un appel à l’action
La cérémonie s’est achevée sur une note d’espoir et de mobilisation, avec le slogan :
« Brisons le silence face aux VBG : zéro tolérance pour les auteurs », acclamé par tous les participants.
Kada Tandina
Mali24.info
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