Coupe du Monde U19 : des basketteuses maliennes sacrifiées sur l’autel des choix politiques
Malgré leur brillante qualification en tant que championnes d’Afrique, les basketteuses maliennes U19 ne participeront pas à la Coupe du Monde prévue en République Tchèque. Derrière ce refus de visa se cache une décision aux relents politiques, révélatrice des tensions diplomatiques actuelles entre Bamako et certaines capitales occidentales.
C’est un coup dur pour le sport malien, mais au-delà, c’est un véritable camouflet infligé à l’État malien, ciblé pour ses positions souverainistes. À quelques jours de l’ouverture du tournoi, prévu du 12 au 20 juillet 2025, l’équipe nationale féminine, pourtant sacrée championne d’Afrique, se voit écartée de la compétition sous prétexte de « raisons administratives ». Un argument qui, pour beaucoup, sonne comme une sanction diplomatique déguisée.
Dans un communiqué officiel, le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Abdoul Kassim Fomba, a confirmé que les basketteuses maliennes ne pourront pas se rendre en République Tchèque, faute de visas. Et pourtant, toutes les démarches avaient été entreprises à temps par le gouvernement malien, en collaboration avec la Fédération malienne de basketball, aussi bien auprès de l’ambassade tchèque à Dakar qu’auprès de l’ambassade d’Espagne à Bamako. Ces efforts sont cependant restés vains, face au mutisme puis au refus explicite des autorités tchèques.
Pour Me Jean Claude Sidibé, président de la Fédération malienne de basketball, le message est clair : « Ces jeunes basketteuses sont sacrifiées pour un choix politique souverainiste qu’elles ne portent même pas. » Et de marteler : « Ce qui est sûr, c’est que le Mali ne fléchira jamais sur sa souveraineté. En basketball, nous nous imposerons. S’ils nous empêchent d’aller en Europe, nous nous imposerons en Afrique. »
Selon les explications reçues, l’ambassadeur de la République Tchèque au Sénégal aurait invoqué la présence de deux militaires dans l’encadrement technique de l’équipe pour justifier ce refus. « Oui, ils sont militaires, mais rien ne leur interdit de pratiquer la discipline sportive. D’ailleurs, ces militaires jouent un rôle crucial dans la préparation physique de nos joueuses », a fustigé Me Sidibé, dénonçant un alibi purement politique.
Pour le gouvernement malien, il s’agit d’une « manœuvre de perfidie inédite » visant à humilier le Mali et à le sanctionner indirectement pour ses choix stratégiques et diplomatiques récents. Cette décision résonne comme un avertissement adressé à un État africain qui affirme désormais son indépendance sans concession.
Face à cette situation, le ministère des Sports a saisi la Fédération Internationale de Basketball (FIBA) pour dénoncer cette injustice flagrante et exiger des explications. Sur le plan diplomatique, le ministère des Affaires étrangères prépare également une protestation officielle auprès des autorités tchèques, évoquant une violation des obligations internationales relatives à l’organisation d’événements sportifs mondiaux.
Au-delà du Mali, cette exclusion interroge : le sport peut-il encore être considéré comme un facteur d’unité et de paix, si des États hôtes de compétitions internationales peuvent écarter arbitrairement des équipes qualifiées pour des raisons géopolitiques ?
En réalité, cette disqualification pénalise tout un continent. Ces jeunes filles, championnes d’Afrique, représentaient non seulement le Mali mais également la fierté et l’espoir de l’Afrique sur la scène mondiale.
Malgré cette décision jugée injuste, le ministère encourage les joueuses à garder la tête haute et à continuer de défendre fièrement les couleurs nationales. Cet épisode révèle, une fois de plus, que le sport n’est jamais totalement détaché de la politique internationale.
Une question demeure : que fera la Fédération Internationale de Basketball (FIBA) face à cette injustice flagrante envers l’équipe malienne, alors qu’elle garde pour l’instant un silence total sur la situation ?
Coulibaly A.
Mali24
En savoir plus sur Mali 24
Subscribe to get the latest posts sent to your email.