Coupure d’électricité : les entreprises s’effondrent et le chômage grimpe en flèche

Au Mali, la crise énergétique frappe de plein fouet tant le secteur direct que le secteur indirect. Les entreprises sont particulièrement touchées par cette crise énergétique qui s’aggrave chaque jour, malgré les annonces de solutions progressives. Dans un pays où l’économie repose en grande partie sur les impôts et les taxes douanières, les entreprises peinent à survivre. La production de nombreuses entreprises industrielles a considérablement chuté, notamment dans le secteur des eaux minérales, devenues rares sur le marché en période de forte demande, comme pendant la canicule actuelle. Cette diminution de la production entraîne des pertes énormes, aggravées par la pression fiscale croissante chaque année.

Les petites et moyennes entreprises traversent une période difficile. Les demandes de cessation d’activité auprès des impôts se multiplient. « J’ai fermé l’une de mes deux entreprises car il n’y a plus de marché, avec la raréfaction des partenaires, aggravée par les coupures d’électricité », témoigne Siaka Diakité, promoteur d’une petite entreprise de transformation de produits agricoles dans la commune I du district de Bamako. Les 17 employés de cette entreprise se retrouvent tous au chômage technique.

Quant aux grandes entreprises, elles procèdent à des licenciements massifs pour des raisons économiques. De nombreux chefs de famille se retrouvent sans emploi. Les entreprises du secteur alimentaire destinées aux supermarchés tournent au ralenti, car la conservation des produits frais est impossible avec un groupe électrogène fonctionnant 24 heures sur 24. « Nous fabriquons des crèmes glacées, mais les commandes se font rares depuis le début de la crise. Nos clients n’ont pas les moyens de conserver ce produit au frais 24 heures sur 24. Nous sommes sur le point de fermer faute de marché », confie Bourama Sacko, directeur marketing de l’entreprise.

Cette crise économique ne doit laisse pas les plus hautes autorités du pays indifférentes. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, est interpellé pour élaborer un plan de sauvetage des grandes entreprises qui commencent à s’effondrer. De même, la ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle est appelée à mettre en place un plan de protection des emplois en cette période de crise. Enfin, la ministre de l’Énergie du Mali peine à garantir 8 heures de courant aux Maliens malgré les annonces de l’arrivée de 150 citernes en provenance du Niger.

Dily Kane

Mali24

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