Crise du carburant : Après le défi de l’escorte, l’équation de la rétention des stocks ?
En dépit d’un allègement progressif du blocus, la sécheresse se poursuit pour nombre de stations-service. Même les deux principaux distributeurs d’hydrocarbures au Mali, en l’occurrence les stations «Total» et «Shell», sont réduits à tourner le pouce depuis le début de la crise du carburant, au point de paraître submergées par des concurrents en miniature. Il s’agit de modestes points de vente qui se sont construits de la célébrité, à force d’attirer la clientèle par leur compétitivité en disponibilité de carburant. Ils sont pour la plupart les propriétés de grands importateurs d’hydrocarbures ayant visiblement choisi de réguler le débit des pompes. Il nous revient de sources concordantes que pour ce faire les cargaisons d’hydrocarbures se bousculent aux niveaux des dépôts officiels. Les mêmes sources rapportent qu’elles sont retenues à dessein en masse et ne sont libérés des procédures douanières qu’au gré et au rythme des intérêts mercantilistes des grands importateurs. Chaque cargaison est ainsi suspendue à la collecte des liquidités générées par la précédente avant d’être disponible à la pompe.
Il en résulte que les nombreux camions – citernes annoncées à Bamako ne comblent jamais les besoins et attentes, et pour cause. Entre l’affluence des véhicules au cordon douanier et le ravitaillement effectif et régulier du marché il y a loin de la coupe aux lèvres, à cause d’une restriction de la distribution aux seuls points de vente des importateurs. Or ces derniers sont en nombre assez réduit pour être en deçà de l’équation des attroupements et longues files interminables.
En définitive, seules une multiplication des points de vente et l’extension de la distribution aux striations les mieux implantées pourraient résoudre une équation tributaire, selon toute vraisemblance, d’importateurs apparemment tentées d’en faire un filon exclusif. Surtout qu’elle intervient dans la foulée de la crise financière d’un secteur dont nombre d’acteurs croupissent sous le poids des dettes auprès d’institutions bancaires nationales ou internationales. Il est donc très plausible que la situation perdure aussi longtemps qu’elle permet de combler des passifs et que les autorités ainsi que les consommateurs continuent d’affronter le défi de la distribution après que celui du transport des hydrocarbures n’est que relativement relevé.
KEÏTA
Le Témoin
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