De la manipulation au chantage : Jusqu’à où ira le clan Choguel ?
Adoptée au prix de 92 amendements apportés par l’organe législatif, la nouvelle loi électorale a été promulguée par le président de la Transition et publiée, vendredi, dans le Journal officiel au grand dam de la branche du M5-RFP fidèle au président contesté du CS. Au lendemain de son adoption, le Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) s’était pourtant illustré par un mémorandum au vitriol pour dénoncer les amendements en rapport avec l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) qui échappe désormais au contrôle de la Primature. Le M5 RFP, dans ledit mémorandum en date du 19 juin, soit deux jours après le vote de la loi, déplore « …la dénaturation profonde du projet de loi par le CNT» tout en annonçant des actions d’envergure pour sauver ce qu’ils appellent «l’idée du Malikura». Après l’avoir jugé illégal et illégitime, le clan Choguel est revenu à la charge. Non pas pour réclamer la dissolution du CNT mais une reconstitution de cet organe législatif de Transition pour l’ouvrir aux représentants du M5. Le M5 de Choguel a par ailleurs demandé au Président de la Transition de ne pas promulguer la loi amendée et adoptée, en suggérant au passage son renvoi en seconde lecture afin de prendre en compte ce qu’il présente comme les véritables exigences et aspirations du peuple malien issues des Assises Nationales de la Refondation.
Le hic est que la quasi totalité des formations et regroupements politiques ont salué la nouvelle loi amende et relevé le sens de responsabilité du CNT tout en plaidant pour sa promulgation par le Chef de l’Etat. Et, au même moment, d’ex-compagnons de lutte de Choguel, dont le trio Cheick Oumar Sissoko – Konimba Sidibé – Mohamed Aly Bathily, dans une déclaration commune, l’accusent le clan Choguel d’utiliser le M5 pour faire chanter les autorités de la Transition.
Ainsi après sa tentative de manipulation, la question est de savoir jusqu’où iront Choguel et son clan avec l’imminence d’une éjection de la Primature. En attendant d’en savoir plus, plusieurs de ses communicants sur les réseaux sociaux annoncent le maquis comme sa future destination. En effet, en plus d’être convaincus que le Malikura dérive de la trajectoire souhaitée, leur mémorandum fait figure de véritable déclaration de guerre annonciatrice.
Amidou Keita
Source: Le Témoin