Dialogue Inter-Maliens : Vers un syndrome tchadien au Mali
À l’heure de l’étape régionale du DIM, la survie et le destin de la Transition ainsi que le sort politique de son président polarisent logiquement les intérêts et le débat sur fond de polémique. Tout est parti de la phase communale où les participants, par une écrasante majorité, ont donné quitus à la continuité de la Transition, avec notamment l’acceptation de l’actuel locataire du palais présidentiel jusqu’à son terme. En clair, le Dialogue inter-Maliens, a ce stade, a tout simplement opté pour le maintien du Colonel Assimi Goita comme seule alternative à la parenthèse transitoire en cours au Mali, depuis 2020. Une brèche ouverte par l’examen de la deuxième thématique, en l’occurrence la politique et les défis institutionnels, au détour duquel l’éventualité d’une candidature de l’homme de Kati, longtemps sollicitée par certains soutiens de la Transition, s’est rapprochée du seuil du possible. De quoi rappeler les dernières concertations du genre, en l’occurrence les Assises Nationales de la Refondation, en décembre 2021, d’où découle la durée des 24 mois arrivés à expiration alors que le délai maximum de 5 ans ou 3 ans demeure en réserve dans la cagnotte. Une intention qui sera d’ailleurs à l’origine d’un bras de fer avec la CEDEAO, au point de déclencher 6 mois de sanctions sous-régionales. L’organisation communautaire étant désormais hors-jeu sur la question malienne en tant qu’arbitre, suite notamment au retrait du Mali et l’avènement de l’AES, le temps est sur le point de donner raison à certains observateurs avisés qui subodoraient dans le Dialogue inter-Maliens une manœuvre de légitimation du régime d’Assimi Goita avec un » 3eme mandat » à la clé. Nous y sommes presque, en tout cas, puisque les travaux de la phase 1 auront brisé les tabous en mettant sur la table la question de la prolongation, en dépit de la foire d’empoignes qu’elle suscite dans l’arène politique. La flagrance et l’audace qui caractérisent la démarche ne sont pas sans rappeler le scénario imposé à son peuple par un autre militaire en fin de transition. Il s’agit du Général Mahamat Déby, qui avait débuté une transition de 18 mois avant de s’y prendre par la tenue d’un Dialogue national en 2022. Le peuple tchadien prolongera sa mission de 24 mois avec l’inscription à l’ordre du jour de sa candidature à la présidentielle d’avril 2024. Une compétition électorale en cours dont il a débuté la campagne en fanfare et part favori d’un scrutin sans réel suspense.
Le Mali semble également parti pour pareille processus permettant à l’homme du 18 août 2020 d’occuper plus confortablement la place de celui qu’il avait déposé. Un syndrome qui manquera difficilement de faire débats si cette option est maintenue jusqu’aux phases finales d’un Dialogue.
KEITA
Le Temoin