Edito : Le PM Abdoulaye Maiga peu convaincant
mali24
La première grande sortie du nouveau PM ou du moins du Premier Ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga a laissé beaucoup de maliens dubitatifs quant à sa volonté de rompre avec son prédécesseur qui a pêché non seulement à Rassembler les maliens autour des objectifs de la transition, mais aussi a été à la base de l’isolement dont le Mali est victime aujourd’hui. Le PM par intérim n’a pas convaincu sur un certain nombre de sujets et ne semble pas non plus avoir la volonté de se démarquer de son prédécesseur Choguel K Maiga. D’abord sur la question de nos relations avec les Etats de la CEDEAO, de l’UA et de l’Occident, le Premier ministre par intérim n’a fait que le remake de ce que son prédécesseur a toujours affirmé, à savoir le respect de la souveraineté du Mali et les aspirations profondes du peuple. Il dit n’est pas accepter qu’on impose des choses qu’eux-mêmes n’accepteront pas. Au lieu de sortir de la posture guerrière en essayant de se réconcilier avec tout le monde afin d’atteindre les objectifs, il est resté trop collé à des considérations qui ne font pas avancer le Mali. S’agissant des réformes en cours après avoir appelé au rassemblement il a mis le pied dans le plat en parlant de la composition de l’AIGE. Le premier ministre ne trouve que le raccourci en affirmant que ceux qui ont été choisis sont des maliens comme tout le monde et qu’ils ont la compétence car ils ont répondu à un certain nombre de critères. Que le PM comprenne que personne n’a remis en cause ni leur compétence encore moins leur Malianité, ce dont il s’agit c’est la manière avec laquelle ils ont été choisis, à savoir à la suite d’un tirage au sort dans un pays qui a plus de 20 ans de pratique démocratique
Ce qui a surtout été déploré c’est la manière dont ils ont été choisis et surtout les formations politiques dont ils sont issus et qui ne sont pas représentatifs de la classe politique. Sur la crise sociale avec ses conséquences de vie chère, le premier ministre n’a point rassuré. Il est resté dans les généralités, à savoir que l’Etat subventionne pour que les prix des denrées de première nécessité soient à la portée des ménages et surtout des mesures coercitives en faisant intervenir les forces de l’ordre pour stopper la surenchère. Ces mesures ont toujours existé, mais elles n’ont jamais donné les résultats escomptés, car certains commerçants véreux les piétinent en longueur de journée avec la complicité des cadres hauts placés de l’administration. Ces mesures sont anciennes au Mali et elles n’ont jamais été efficaces. Sur la sécurité, le PM par intérim se veut optimiste car pour lui la peur a changé de camp et que l’ennemi est en débandade. Le PM pense que cette mission est celle des forces de défense et de sécurité, qui, certes paient un lourd tribut, mais sont déterminées à combattre les terroristes pour qu’il y ait la paix et la sécurité. Pour le Colonel Abdoulaye Maiga aucun sacrifice n’est de trop pour défendre sa patrie. Sur la durée de la transition, le PM par intérim semble être déterminé à respecter cet engagement pris vis-à-vis de la communauté internationale, par l’organisation d’élections libres transparentes et crédibles afin de doter le pays d’institutions légitimes. Comme son prédécesseur le PM Abdoulaye Maiga ne porte pas de gant pour fustiger le comportement de la France qui serait à l’origine de la situation dans laquelle le Mali se trouve depuis plus de 10 ans.
En somme, ce qui est attendu du PM c’est une totale rupture avec son prédécesseur qui a mis le Mali dans une situation d’isolement total ce qui a provoqué cette crise d’une gravité jamais connue au Mali. Malgré cette sortie qui a laissé plus d’un malien sur sa faim on peut toujours continuer à faire confiance au PM par intérim, en attendant qu’il soit confirmé, car il ne met en œuvre que le Plan d’Action Gouvernemental voté par le CNT dont Choguel K Maiga était le Maître d’ouvrage. Après sa confirmation, ce qui est le souhait de beaucoup de maliens, il doit se démarquer de certaines prises de position, qui sont à la fois populistes et suicidaires pour le Mali.
Youssouf Sissoko