Entre Nous : Balle à terre !!!
Les mauvaises relations que les autorités de transition du Mali entretiennent avec le gouvernement de l’Algérie ont franchi une étape supplémentaire avec la destruction d’un drone appartenant aux forces armées maliennes. Cette destruction avait été revendiquée quelques jours plus tôt par le ministère algérien de la Défense nationale. Cet incident aussi grave qu’inédit entre les deux pays est intervenu dans la localité de Tinzawaten.
Sans surprise, le Gouvernement de transition du Mali a porté de graves accusations contre l’Algérie et a convoqué l’Ambassadeur d’Algérie au Mali pour élever « une vive protestation ». Les chefs d’Etat de l’AES ont, à travers leur collège, publié un communiqué dans lequel ils déclarent avoir décidé de « rappeler pour consultations leurs ambassadeurs en poste à Alger ». Le gouvernement algérien, dans un communiqué avec des mots très durs contre les autorités de transition, rejette ces graves accusations.
Cette situation extrêmement préoccupante intervient dans un contexte difficile. Reste que chacun de nous a le devoir voire l’obligation de soutenir le Mali face à une adversité, surtout externe. Les différents communiqués et autres déclarations diffusées par des partis politiques, certaines organisations de la société civile ou personnalités dénotent de cet esprit et prouvent à suffisance l’attachement commun à la défense de la mère patrie, au-delà des contingences et des divergences.
Cependant, malgré la montée des périls, jouons balle à terre ! Le Mali fait déjà face à plusieurs fronts. Donc, n’écoutons pas les va-t’en guerre ! Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur ou à faire peur à qui que ce soit.
Face à l’Algérie, des constats s’imposent par rapport aux positions respectives des alliés du Mali, le Niger et le Burkina. Dans le communiqué du collège des chefs d’Etat de l’AES, signé du Général Assimi Goïta, les deux pays n’ont pas endossé la plainte que le Mali désire porter devant des instances internationales «pour actes d’agression». Le Niger n’a pas actionné son retrait immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC). Ni le Niger ni le Burkina Faso n’ont osé fermer leur espace aérien avec l’Algérie en soutien à la décision du gouvernement de transition du Mali, prise après celle du ministère algérien de la Défense nationale. Voilà une autre confirmation de l’assertion du Général De gaulle selon laquelle « les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts ». Il semble, jusqu’à preuve du contraire, que cette règle ne souffre d’aucune exception.
Jouons balle à terre !!! Appelons à l’apaisement et à la retenue !!! Privilégions les moyens diplomatiques de résolution des différends !!! Dans le contexte actuel où le Mali traverse la crise la plus grave de son existence, ce ne serait ni une faiblesse ni un aveu d’impuissance.
Par Chiaka Doumbia
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