Entre Nous : Laxisme avéré !!!

Les accidents de circulation, de surcroît graves de par leur bilan, se  multiplient ces temps-ci sur plusieurs axes routiers du pays. En voici quelques-uns !

Le 25 août, sur la RN6, à proximité de Fana, une collision entre trois mastodontes (un bus en provenance de Bamako, un second venant de Dioïla et un camion) a bêtement coûté la vie à six (6) personnes et de graves blessures à quarante-neuf (49) autres. Ma plupart des victimes (mortes et blessés) sont des passagers.

Le 29 août, dans le même secteur, un autre accident  a fait quinze (15) morts et trente-huit (38) blessés. Le dernier drame sur cet axe s’est déroulé, lundi dernier, 7 octobre 2024, à proximité du village de Laminabougou, à 3 km de Tingolé, où se sont violemment affrontés deux cars remplis de passagers. Le bilan macabre est huit (8) personnes tuées en plus  de dix-neuf (19) blessés.

Du 25 juin au 3 juillet 2024, un autre axe important du pays, celui reliant Koulikoro et Bamako a enregistré trois graves accidents et encore des morts.

Le 25 juillet 2024, aux environs de 8h30, à Ouan dans la région de San, sur la RN6, une collision entre deux bus a fait 16 morts et 48 blessés, dont 6 cas jugés graves.

Le mardi 27 février 2024, un accident de circulation a causé la mort de plus quarante (40) ressortissants burkinabé sur l’axe Bougouni-Sikasso. Le bus à bord duquel ils se trouvaient a chuté d’un pont pour « plonger » dans le fleuve.

Le 19 février 2024, un  grave accident a eu lieu entre Kessedougou et Ouan, dans la région de San, avec la collision entre un car et un camion de dix (10) tonnes. Bilan provisoire : quinze (15) tués et quarante-six (46) blessés, dont des cas graves.

L’évidence est que le facteur humain la est la principale cause de ces drames routiers. Un facteur accentué par la fuite en avant d’une administration publique qui ne prend pas ses responsabilités.

Les ministères respectivement en charge des Transports et de la Sécurité avaient publié, le 12 juillet 2023, un communiqué conjoint pour annoncer une série de mesures dont,  l’interdiction de la circulation des véhicules de transport public de voyageurs entre 00h et 05h du matin sur les axes routiers interurbains et internationaux ; le respect strict par les véhicules de transport public de voyageurs des limites de vitesse fixées à 50 km/h en agglomération et à 90km/h en rase campagne ; la mise aux normes des ralentisseurs de vitesse installés anarchiquement sur les axes routiers ;  la soumission des chauffeurs professionnels à la visite médicale périodique ;  l’application stricte de la réglementation relative au contrôle technique des véhicules  et l’application des sanctions administratives et des pénalités prévues par les textes en vigueur.

Le gouvernement de transition est allé loin en prenant, le 7 septembre 2023, un Arrêté interministériel fixant les horaires d’interdiction de la circulation des véhicules de transport public de voyageurs sur les axes routiers interurbains et internationaux. En plus des dispositions contenues dans le communiqué conjoint du 12 juillet, l’Arrêté interministériel précise que « les véhicules ne sont autorisés à stationner que dans les gares routières et les parkings réservés à cet effet».

Un an après, cet Arrêté reste un simple document administratif  qui ne produit même pas l’effet d’un épouvantail. Le ministre des Transports et son collègue de la Sécurité ne peuvent pas se rendre compte du non-respect de cette disposition réglementaire puisqu’aucun d’eux n’a daigné effectuer la moindre visite inopinée au niveau des axes routiers. Depuis un an, les deux ministres n’ont convoqué aucune réunion entre les services techniques placés sous leur responsabilité pour évaluer au moins la mise en œuvre de cet Arrêté. Ils attendent toujours que des drames se produisent pour verser des larmes de crocodiles et mener quelques opérations juste pour amuser la galerie, s’ils ne se paient la tête de la populace.

En vérité le laxisme avéré observé à plusieurs niveaux de l’administration étatique est la première cause de ces accidents de circulation qui continuent d’endeuiller les familles. La responsabilité incombe à l’Etat à travers ses services techniques compétents. Ca suffit ! Pousse-Pousse s’arrête au mur !!!

Chiaka Doumbia

Le challenger

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