Entre Nous ; Une cinquantaine de morts apres l’effondrement d’une mine, et, après ?
Le 15 février dernier, l’effondrement d’une mine artisanale a coûté la vie à plusieurs personnes à Bilali-Koto dans le cercle de Kéniéba, région de Kayes. Une cinquantaine de morts, selon des sources locales. Parmi les victimes de cette tragédie figure un nombre important de femmes.
24 heures après, le Premier ministre, Chef du gouvernement, Général de Division Abdoulaye Maïga, déclare que : «le Général de Corps d’Armée Assimi Goïta a instruit le gouvernement de ne pas traiter cet énième incident de trop comme un fait divers. Par conséquent, le gouvernement agira, sans état d’âme, dans l’exécution de cette instruction».
Le 18 février, une délégation ministérielle se rend sur les lieux pour «apporter les condoléances et la compassion des plus Hautes autorités et de la Nation malienne aux familles des victimes». Elle comprenait le ministre des Mines, Amadou Kéita, ses collègues de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Doumbia Mariam Tangara et de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Diarra Djénéba Sanogo. «Il nous faut éviter les sites non sécurisés. Nous devons tous réfléchir et agir en nous imposant certaines règles de conduite qui nous mettront à l’abri de tels dommages», a souligné le ministre Kéita, dont les propos ont été rapportés par les services de communication de son département.
Les événements tragiques de Bilali-Koto surviennent après ceux du cercle de Kangaba où plus de 10 personnes ont succombé suite à l’effondrement d’une autre mine. C’était le 29 janvier 2025.
Le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga, a promis que le drame Bilali-Koto ne sera pas traité comme un simple fait divers. Il sera jugé à l’action comme le maçon au pied du mur. L’écrivain Massa Makan Diabaté disait ceci : «un chef n’est pas obligé de dire tout ce qu’il va faire. Mais il est tenu de faire tout ce qu’il a promis».
Il est attendu du Président de la Transition et de son gouvernement des actions fortes, expression d’une forte volonté politique pour s’attaquer à ce phénomène. Sans un engagement sans réserve du chef de l’Etat, il n’est pas possible de mettre fin à ces tragédies à répétition qui nourrissent une mafia, laquelle semble prendre l’Etat en otage. Des pratiques qui se passent sous nos cieux tranchent avec le discours souverainiste dont on nous rebat les oreilles. Les pratiques illicites et sauvages constatées au cours de l’exploitation minière au Mali et le désastre environnemental qu’elles occasionnent constituent des questions de sécurité nationale. Par conséquent, elles doivent traitées comme telles.
Par Chiaka Doumbia
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