Fermeture d’écoles catholiques au Mali : 7 000 élèves et 230 enseignants menacés
L’annonce du gouvernement malien de suspendre, voire de supprimer, les subventions accordées aux écoles privées catholiques plonge l’enseignement catholique dans une zone de turbulences.
L’avenir de plus de 7 000 élèves et 230 enseignants des écoles catholiques du Mali reste suspendu à une décision étatique qui inquiète. Le gouvernement a annoncé son intention de supprimer les subventions accordées aux établissements privés catholiques, une mesure qui fragilise tout un système éducatif reconnu pour sa rigueur et son apport à la formation des jeunes.
Depuis la convention signée en 1972 et révisée en 1978, l’État malien prend en charge 80 % des salaires des enseignants catholiques. La suppression de cette subvention rendrait impossible le paiement des enseignants et la couverture des besoins essentiels des écoles.
Dans une interview exclusive accordée à notre confrère MaliActu, l’Abbé Edmond Dembelé, directeur national de l’enseignement catholique rassure que les écoles catholiques du Mali ne fermeront pas. Mais certaines devront suspendre leurs activités pédagogiques pour une ou deux années.
À ce jour, ce sont surtout les établissements fondamentaux qui sont concernés. Il s’agit de 3 écoles dans le diocèse de Sikasso, 3 écoles dans le diocèse de San, 2 écoles dans le diocèse de Mopti ainsi que quelques écoles fondamentales à Bamako.
Pour éviter que tout le réseau soit menacé, l’enseignement catholique selon son directeur prépare un plan de résilience qui concerne l’augmentation progressive des frais de scolarité, jusque-là modestes et adaptés aux revenus des parents ; la révision des contrats enseignants, avec une adaptation des salaires aux moyens disponibles et la suspension temporaire de certaines écoles afin de concentrer les ressources sur celles qui peuvent rester ouvertes.
« Notre souhait n’est pas la fermeture d’une école. Nous faisons tout pour en sauver le maximum d’ici la rentrée scolaire. », explique l’abbé Dembelé. Cette situation risque cependant de frapper de plein fouet les familles maliennes, pour qui les écoles catholiques restent un pilier de qualité éducative et de valeurs. Beaucoup redoutent que l’augmentation des frais de scolarité ne mette l’éducation hors de portée de ménages déjà éprouvés par la crise socio-économique.
L’enseignement catholique au Mali, qui a formé depuis des décennies plusieurs générations de cadres et de responsables, se trouve ainsi à la croisée des chemins pourrait-il survivre sans la subvention de l’État ?
A suivre !
Massassi
Mali24
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