Fête Aïd El Kebir ou Tabaski : « Les femmes ne sont pas exclues du sacrifice », dixit l’Imam Abou Kadr Sylla
Le Mali à l’instar d’autres pays de l’Oumma islamique célèbre ce vendredi 06 juin 2025 la fête Aïd El Kebir ou fête de tabaski. Appelée Aïd El Kebir par les arabes, la fête de Tabaski remonte à plus de 1750 ans avant Jésus Christ. Cette fête religieuse se caractérise par le sacrifice d’un mouton ou un autre animal (chèvre, bœuf, dromadaire). La rubrique Femmes de Mali24 a donné la parole à l’Imam Abdoul Kadr Sylla qui nous donne plus d’explications sur la symbolique de cette fête. Selon l’Imam Sylla, « les femmes ne sont exclues pas du sacrifice ».
Pouvez-vous nous rappeler l’origine de la Tabaski ?
Cette fête religieuse rappelle la soumission d’Abraham à Dieu, lorsque celui-ci lui demanda de sacrifier son fils Ismaël. Trois aspects sont à noter : la loyauté d’Abraham envers son Seigneur, la soumission de sa femme à accepter de sacrifier son unique enfant et l’acceptation d’Ismaël en faveur de la volonté de Dieu.
Au dernier moment, Dieu intervient et envoie l’ange Gabriel pour remplacer le fils par un bélier, démontrant la miséricorde et la foi d’Abraham.
Le mouton sacrificiel représente l’animal qui a remplacé Ismaël, symbole de miséricorde et de sacrifice.
Que représente la fête de Tabaski pour un musulman ?
C’est un moment de joie et de plaisir, célébré après l’obéissance à Dieu Tout-Puissant, comme le jeûne du mois de Ramadan ou l’accomplissement des rituels du Hadj. Cela représente un renoncement et un renouvellement des âmes après une période d’obéissance et de diligence. C’est un moment d’adoration, de réflexion envers ceux qui ont laissé tous leurs biens : les réfugiés, les personnes démunies et aussi un moment de tristesse pour penser aux illustres disparus qui n’ont pas l’occasion de la fêter avec nous.
D’après Aïcha, que Dieu l’agrée : « Abou Bakr entra et j’étais avec deux esclaves des Ansars, chantant ce que les Ansars avaient dit le jour de Bu’ath. Elles n’étaient pas chanteuses. » Abou Bakr dit : « Ce sont les flûtes de Satan dans la maison du Messager de D’ALLAH que Dieu le bénisse et lui accorde la paix, et c’était un jour de fête. » Le Messager de Dieu dit : « Ô Abou Bakr, chaque peuple a une fête, et c’est notre fête. »
L’Imam Sylla, ce sacrifice inclut-il aussi les femmes ?
Sourate AL-KAWSSAR verset 2 : « Accomplis donc la prière et le sacrifice pour ton Seigneur ! » est la preuve de ce que nous affirmons. Si Allah vous octroie de l’argent alors donnez-en en aumône. D’après Abou Hourayra que Dieu l’agrée, le Messager d’ALLAH que Dieu le bénisse a dit : « Quiconque trouve les moyens mais n’offre pas de sacrifice, qu’il ne s’approche pas de notre lieu de prière. ».
Le sacrifice n’est pas seulement destiné aux hommes, il est clairement dit de sacrifier un bélier sans distinction, selon la jurisprudence islamique. Alors, les femmes aussi doivent faire le même sacrifice si elles en sont financièrement capables.
Les juristes ont des avis divergents sur le jugement relatif au sacrifice. Certains le considèrent comme obligatoire, tandis que d’autres le considèrent comme recommandé, mais la majorité des juristes affirment que c’est un acte recommandé et considéré comme une Sunna lourde.
Certains érudits comme la doctrine MALICQUIT ont dit en expliquant la signification de la capacité, que « Toute personne qui ne possède pas sa charge annuelle, le sacrifice ne les concerne pas. Pour d’autres « capacité » signifient qu’il a le nombre de la zakat.
Que doit-on faire au cours de cette fête ?
La fête de Tabaski est une occasion de se rapprocher de Dieu, de célébrer la foi et de pratiquer la charité. Elle est marquée par des prières, des réunions familiales, des moments de convivialité entre parents, amis et tous les membres de la société. Elle marque aussi le partage de la viande, les échanges de visites et de repas, ainsi que la générosité envers les personnes moins favorisées, qui font de cette fête une célébration profondément ancrée dans les valeurs sociales et humaines.
Comment manifester sa joie sans contrarier les règles de l’islam ?
Il est important de dire à nos mamans et sœurs de rester vigilantes car la fête n’est pas une occasion pour transgresser les règles fondamentales de l’islam ou mettre la pression sur le chef de famille avec la complicité des enfants. La femme doit être respectée, se couvrir la tête et tout le corps avec des habits décents.
La Tabaski ne doit pas se fêter dans les boites de nuits. Chacun peut manifester sa joie avec modération en évitant la barbarie et les accidents graves.
Quels conseils avez-vous à donner ?
Le Prophète paix et bénédictions d’Allah sur lui dit : « Aucune action humaine, le jour du Sacrifice, n’est plus appréciée par Dieu que l’effusion du sang. Le Jour de la Résurrection, il me dira : “Ouah !” Mais il n’aura lieu que dans le lieu de Dieu avant d’atteindre le sol, alors contentez-vous-en. ».
À tous ceux qui souhaitent faire ce sacrifice, ils doivent garder leurs ongles, cheveux et barbes pendant les dix 1ers jours avant la Tabaski, car chaque partie du corps sera témoin du sacrificateur.
Il faut rappeler aux chefs de famille de ne pas chercher à s’endetter pour la fête. Ceux qui sacrifient leurs béliers doivent tenir compte d’une part pour les démunis qui ne peuvent pas égorger de mouton, une autre pour les cadeaux comme ceux qui en donnent à leurs belles familles et le reste pour la famille elle-même.
Propos recueillis par Kada Tandina
Source : mali24
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