Forum des femmes du secteur informel de l’Afrique de l’Ouest : Une charte pour l’autonomisation et la gouvernance inclusive

Du 20 au 24 octobre 2024, le Centre international de formation en agroécologie paysanne de Nyéléni, à Sélingué au Mali, a abrité le premier forum régional des femmes du secteur informel de l’Afrique de l’Ouest, réunissant des délégations de douze pays. Cette rencontre, organisée par la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau (CGLTE-OA), s’est conclue par l’adoption de la Charte des Unions des Femmes du Secteur Informel de l’Afrique de l’Ouest (UFSI-AO).

S’inscrivant dans la lignée des caravanes de sensibilisation de la CGLTE-OA, ce forum a été marqué par des échanges intenses et des ateliers pratiques sous le thème « S’organiser au sein de la CGLTE-OA pour mieux s’autonomiser ». À travers le slogan « UFSI, Baobabs de l’Afrique », ces femmes issues de milieux ruraux et de métiers variés ont exprimé leur vision pour une économie inclusive qui repose sur l’agroécologie paysanne, la transformation des produits locaux et la protection des droits fonciers.

« Nous ne sommes pas informelles », a déclaré M. Ousmane Diallo, représentant de la CGLTE-OA, pointant le rôle de ces travailleuses dans les économies locales et nationales. « L’impact économique du secteur dit informel, souvent sous-évalué, se révèle pourtant vital pour la résilience des communautés », soutient-il.

L’élaboration de la Charte des UFSI-AO consacre une vision partagée. Celle d’une synergie régionale au service des femmes du secteur informel. Sous la présidence de Nana Sacko, et avec le soutien de leaders comme Massa Koné, les participantes ont défini un plan d’action structuré autour de valeurs telles que le leadership, l’équité, la transparence et la solidarité.

Par cette charte, les UFSI s’engagent à soutenir et protéger les droits des femmes dans leurs luttes pour l’égalité, promouvoir leur inclusion dans la gouvernance des ressources naturelles. Il s’agit aussi de valoriser et partager les savoir-faire locaux, de la production à la transformation des produits et créer des espaces de dialogue et d’apprentissage entre les femmes de la sous-région.

Toutefois, le forum a également bénéficié de la reconnaissance du gouvernement malien, représenté par le ministre Makan Dembélé, qui a salué l’initiative comme un moyen concret de renforcement des capacités et d’autonomisation féminine, soulignant l’importance de l’appui des partenaires techniques et financiers pour garantir la pérennité des actions engagées.

Alors que les UFSI s’apprêtent à intensifier leurs efforts et à organiser un forum tous les trois ans, cette première rencontre pose les bases d’un réseau solidaire où chaque membre devient un acteur du changement. Pour toutes ces femmes, l’initiative n’est pas seulement une lutte pour leurs droits, mais une quête pour transformer durablement les communautés de l’Afrique de l’Ouest.

Coulibaly A

Mali24

 

 

 

 

 

 

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