Gestion de la primature : l’ancien premier ministre Choguel rattrapé par ses casseroles
Un rapport du Bureau du Vérificateur Général vient de mettre à nue la mauvaise gestion des fonds au niveau de la primature du Mali avec des irrégularités financières de 2,068 milliards de FCFA sur lesquelles 1,731 milliard de FCFA reste à justifier. Ce rapport qui couvre les exercices 2021, 2022, 2023 jusqu’au 30 novembre 2024 incrimine l’ancien locataire de la primature, nommé en juin 2021 et limogé le 20 novembre 2024.
Les travaux de vérification ont porté sur les dépenses de fonctionnement, de transfert et d’investissement effectuées par la Primature. Ce qui a permis de lever le voile sur des irrégularités administratives et des irrégularités financières.
Ainsi, la mission de vérification a constaté que le Comptable-matières n’a pas procédé à la codification des matières. Le rapport révèle que la Direction Générale des Marchés Publics et des Délégations de Service Public a autorisé la passation par entente directe d’une Convention de maîtrise d’ouvrage déléguée sans respecter les conditions requises. A cela, l’Agence d’Exécution des Travaux d’Infrastructures et d’Équipements Ruraux aussi n’a pas immatriculé les ambulances au nom des services bénéficiaires. D’où des recommandations formulées par la mission de vérification.
Toutefois, la vérification a également relevé des irrégularités financières. Le montant total s’élève à 2 068 394 986 FCFA dont 6 825 920 FCFA régularisés à la suite des travaux de vérification et 330 218 000 FCFA justifiés pendant la séance du contradictoire. Ce qui donne un reliquat d’irrégularités financières non justifiées de 1 731 351 066 FCFA.
Le rapport démontre que la gestion opaque de l’ex premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga si l’on tient aux irrégularités financières qui sont relatives au paiement de dépenses inéligibles sur le filet social pour un montant de 262 312 924 FCFA ; au paiement irrégulier de dépenses de souveraineté au Premier ministre pour un montant total de 803 205 425 FCFA ; à la reconduction irrégulière de marchés pour un montant total de 126 647 040 FCFA. Elles sont liées également à la non-application de pénalités de retard sur des marchés non exécutés dans les délais contractuels pour un montant total de 1 533 085 FCFA ; à la non-justification par des pièces probantes de fonds destinés au volet communication d’une convention de maîtrise d’ouvrage déléguée pour un montant de 45 795 333 FCFA.
Elles découles toutefois de l’attribution d’un marché à un soumissionnaire en situation de conflit d’intérêts vis-à-vis d’un autre soumissionnaire au même marché pour un montant de 33 185 730 FCFA ; à la non-justification de missions pour un montant total de 10 730 904 FCFA ; à la production par des titulaires de marchés de fausses expériences similaires pour obtenir des marchés d’un montant de 444 590 625 FCFA ; à la réception sans réserve de marchés non entièrement exécutés pour un montant de 3 350 000 FCFA.
« Ces faits relevés dans le rapport de vérification qui sont susceptibles de constituer des infractions à la loi pénale et à la législation budgétaire et financière ont été dénoncés au Procureur de la République chargé du Pôle National Economique et Financier et transmis au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême », annonce le Bureau du Vérificateur Général.
Coulibaly A
Mali24
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