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Gouvernorat de Mopti : Pourquoi le Général Abass Dembélé a-t-il été relevé ?

La nomination du Général de brigade de l’armée de l’Air, Daouda Dembélé, à la tête du gouvernorat de Mopti en remplacement du Général de brigade Abass Dembélé, en poste depuis 2020, a suscité surprise et interrogations  chez les analystes du journal en ligne mali24. Ce changement à la tête d’une région hautement stratégique, aussi bien sur le plan sécuritaire que politique, intervient dans un climat tendu. Au-delà d’une simple rotation administrative, cette décision semble porter des implications plus profondes.

La relève du Général Abass Dembélé intervient dans un contexte explosif, marqué notamment par les récentes allégations de disparitions de civils dans la commune de Diafarabé, une zone à majorité peule de la région de Mopti. Ces accusations, relayées par les réseaux sociaux et les médias, ont permis à  l’État-major général des armées d’annoncer une enquête officielle, menée par le commandement du théâtre Centre du 14 au 16 mai 2025. Le communiqué officiel précise que les informations préliminaires recueillies auprès des populations locales serviront à faire la lumière sur ces faits graves.

Dans cette affaire, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a également réagi, condamnant fermement les attaques contre les populations civiles et exhortant les autorités à faire toute la lumière sur d’éventuelles violations des droits humains. Elle a, cependant, salué la volonté affichée de l’armée malienne de prendre ces allégations au sérieux.

Une gestion critiquée des tensions sociales

En parallèle des tensions sécuritaires, la ville de Mopti est secouée par des difficultés sociales grandissantes. Coupures d’électricité, pénuries d’eau potable et grogne populaire rythment le quotidien des habitants. Une marche de protestation aurait même été empêchée par les autorités locales, malgré son objectif purement social : revendiquer des services de base.

Ces signaux de mécontentement, couplés aux accusations récurrentes de violations des droits humains dans une région hautement militarisée, peuvent avoir pesé dans la balance politique, amenant les autorités à envisager un changement à la tête de la gouvernance régionale. Il s’agirait ainsi de désamorcer les tensions, restaurer la confiance de la population

Un départ loin d’être une disgrâce ?

Pour autant, selon des sources concordantes, le départ du Général Abass Dembélé ne s’apparenterait pas à une mise à l’écart. Bien au contraire, il serait pressenti pour occuper un poste de plus haute responsabilité au sein des structures nationales, en reconnaissance de ses efforts dans la lutte contre l’insécurité. En effet, depuis sa prise de fonction en 2020, Abass Dembélé a marqué les esprits par sa gestion rigoureuse de la région et ses résultats sur le plan sécuritaire, contribuant à contenir, voire réduire, les exactions des groupes armés dans plusieurs localités.

Ce remplacement intervient également dans une phase de reconfiguration stratégique des forces armées, marquée par le lancement récent de l’opération Dougoukoloko (2025–2030), visant à consolider le redéploiement de l’armée sur l’ensemble du territoire national. La nomination d’un gouverneur issu de l’armée de l’Air, alors que son prédécesseur appartenait à l’armée de Terre, pourrait refléter une volonté de rééquilibrage ou de diversification des profils militaires dans la gestion territoriale.

.Dily Kane

Mali24

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