Harcèlement sexuel : L’affaire Khadidiatou N’Diaye suite mais pas fin
Dans sa quête pour la justice, Madame Bouaré Bintou Founé Samaké, Présidente du WILDAF, a pris l’initiative de solliciter les autorités et les professionnels du droit pour élucider l’affaire de harcèlement qui a évolué en une menace tangible pour la préservation des normes sociétales.
Une conférence animée ce mardi, a été mise à profit pour évoquer les développements dans l’affaire de diffamation et de harcèlement sexuel, impliquant Chiaka Berthé, Sékou Diallo, la société minière Loulou (SOMILO), ainsi qu’Africable et les présumées complices Khadidiatou N’Diaye et Djènèbou Mariko. Cette conférence a eu lieu au Centre Houa Keita de Bamako.
En effet, le harcèlement sexuel reste un sujet souvent évité, mais les femmes persistent à se battre pour faire respecter leurs droits dans la société. Quant à Khadidiatou N’Diaye, elle s’est montrée courageuse en pointant directement du doigt les auteurs de son harcèlement lors de l’émission « Femmes capables », animée par Djènèbou Mariko sur les ondes d’Africable Télévision. Cette révélation a entraîné des poursuites contre Africable Télévision et la présentatrice de l’émission, ainsi que Khadidiatou N’Diaye, accusée de complicité par Chiaka Berthé, Sékou Diallo et SOMILO pour diffamation.
Ainsi, l’affaire a pris une ampleur considérable le 2 février 2023, date à laquelle une audience a eu lieu devant le tribunal de grande instance de la commune VI du District de Bamako. Témoin de l’audience, l’ancienne ministre Mme Bintou Founé Samaké a déclaré : « Lors de cette audience, Khadidiatou a été soumise à un interrogatoire minutieux de la part des avocats et des juges dans le but de la briser et de la ridiculiser devant le public ainsi que les nombreuses femmes venues la soutenir. »
La situation a été aggravée par ce qui semble être du harcèlement judiciaire. Khadidiatou N’Diaye doit se présenter chaque vendredi au tribunal de la commune VI et signer un registre, la privant ainsi de sa liberté de mouvement et entravant sa recherche d’emploi. Les raisons derrière cette mise sous contrôle judiciaire soulèvent des interrogations quant à sa légitimité, comme l’explique Mme Samaké.
Maître Kassoum Boubacar Tapo, l’avocat en charge de la défense de Khadidiatou, soutient fermement que les accusés présumés se cachent derrière leurs avocats, ne se présentant jamais en cour. Cependant, ils ont tenté de faire incarcérer Mme N’Diaye à la prison des femmes de Bolé jusqu’au jour du jugement. Une femme qui avait pourtant présenté des preuves compromettantes au juge.
Il est important de rappeler que le 25 février 2022, le Président de la Transition, chef de l’État et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, a émis une directive en se basant sur le rapport de la Cellule d’Appui aux Services de Contrôle Administratif (CASCA), ordonnant au Premier Ministre de collaborer avec le Ministre des Mines pour rétablir les droits de Khadidiatou. Le même jour, elle a été suspendue de ses fonctions par SOMILO, et le 8 mars 2022, elle a été licenciée, avec une notification formelle du licenciement le 31 mars.
En tout cas, cette affaire demeure en suspens et sera rejugée à la cour d’appel de Bamako le 4 septembre 2023 à 8 heures. La quête pour la justice continue dans l’espoir que la lumière soit faite sur cette affaire de harcèlement sexuel et de diffamation.
Kada Tandina
Source : mali24.info