Hivernage à Bamako : Un calvaire pour les conducteurs de moto-taxis
Avec l’abondance de la pluie en ce début de mois de juillet, les chauffeurs de moto-taxis (télémans) se sentent menacés par la crainte d’une faible clientèle liée aux conditions climatiques et aux accidents de la circulation. Quelques conducteurs nous racontent leurs mauvaises expériences qui ont failli leur coûter la vie ce dimanche 7 juillet 2024 à Bamako.
Une peur s’installe dans l’exercice du travail des conducteurs de moto-taxis, connus sous le nom de « Télémans ». Amadou Traoré, chauffeur de Télémans, travaille pour son propre compte. Selon lui : « Je suis content que la forte chaleur se termine. Mais d’un autre côté, nous allons commencer à perdre notre clientèle au profit des Sotrama et des taxis. »
« Il y a des clients qui me disent directement qu’ils ne peuvent pas monter surtout quand le temps menace. Quand la pluie commence, je cherche vite un abri pour éviter d’être mouillé ou de faire des accidents », ajoute-t-il.
Quant à Hamady Diallo, son compagnon et chauffeur de Télémans : « J’ai failli être emporté un jour par le courant d’eau non loin de l’université Bazo, sur la route du troisième pont. L’eau de pluie m’avait atteint jusqu’au niveau de la jambe. Heureusement que ma moto était neuve, je me suis débrouillé pour sortir de l’eau. C’est un endroit que je déconseille vraiment aux conducteurs. En cette période, d’une part les clients ont peur de ne pas se salir ou de tomber, d’autre part, nous, conducteurs de motos, faisons en sorte de rester en vie et d’éviter certaines zones dangereuses. »
Le conducteur Traoré explique un peu son désarroi avec les chauffeurs de taxi : « Un jour, j’étais avec une cliente qui devait aller à un rendez-vous après la tombée de la pluie. Il y avait des voitures qui ralentissaient, subitement j’aperçois un taximan qui roulait à vive allure. On dirait qu’il faisait exprès de nous renverser de l’eau dessus. Ma cliente m’a proposé de la ramener chez elle pour se changer. Pour le carburant utilisé, elle a été obligée d’augmenter le prix du transport. »
L’aventure rude continue pour nos jeunes conducteurs de moto-taxis.
Kada Tandina
Mali24.info