Installations des Centrales solaires dans le cercle de Kati : 5 000 ménages se disent victimes

Réunis samedi dernier devant un parterre de journalistes, les membres du Collectif des propriétaires privés impactés par les travaux à Safo, Torodo et Tasan ont pris la parole pour dénoncer une injustice dont ils se disent victimes, interpellant le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta.

Cette rencontre avec les médias visait à exposer l’injustice flagrante subie par les propriétaires privés dont les terrains ont été affectés par l’installation en cours d’une centrale solaire. Face à la crise énergétique persistante dans le pays, les plus hautes autorités ont décidé de lancer un vaste chantier de construction de centrales solaires pour soulager la population. Pour ce faire, le gouvernement a adopté un décret déclarant d’utilité publique les différents sites concernés par le projet.

Cependant, ces sites appartiennent à des particuliers, et leur expropriation nécessite un dédommagement conforme aux lois en vigueur. Selon Mme Sidibé Alimatou Traoré, présidente du Collectif, l’État a mis en place une commission chargée d’indemniser les occupants des terrains situés à Safo, Torodo et Tasan, dans le cercle de Kati. Toutefois, elle dénonce que les compensations proposées ne reflètent pas la valeur réelle des terrains. « Quelqu’un qui achète une parcelle et y investit plus de 30 millions de FCFA au fil des années se voit proposer seulement 1 380 000 FCFA. C’est triste et déplorable. Aujourd’hui, le Collectif interpelle Assimi Goïta pour obtenir des dédommagements à la hauteur de la valeur réelle des terrains », a-t-elle déclaré.

Le porte-parole principal du Collectif, M. Youssouf Kouyaté, a précisé qu’environ 4 800 lots, représentant 5 000 ménages, sont concernés par cette opération d’expropriation pour l’installation de la centrale solaire. Il a ajouté que le Collectif exige un dédommagement conforme aux règles de l’art, soulignant que la commission mise en place et le Collectif ne partagent pas la même vision.

Il a également appelé à une intervention personnelle du président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, pour soulager la souffrance de plus de 5 000 ménages, car, dit-il, « l’injustice pousse souvent à l’extrémisme ».

Pour sa part, le second porte-parole du Collectif, M. Aboubacrine Abdourhamane, a souligné que le département de l’Urbanisme a demandé la collecte de tous les documents nécessaires pour permettre aux propriétaires de faire valoir leurs droits. Cependant, aucune action concrète n’a encore été prise en leur faveur.

Tous les regards sont désormais tournés vers le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, pour corriger cette situation que le Collectif qualifie d’injustice flagrante.

Affaire à suivre.

Mohamed Kanouté
Source : Mali24

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