Justice : L’ancien président de l’Assemblée nationale Issiaka Sidibé et Mamoutou Touré restent en prison malgré…
Ce mardi, l’espoir d’une liberté retrouvée s’est brièvement dessiné pour Issiaka Sidibé, ancien président de l’Assemblée nationale, et Mamoutou Touré dit « Bavieux », ex-directeur financier et du matériel de l’assemblée nationale. Si le juge d’instruction du cabinet n°9 du pôle économique et financier du tribunal de grande instance de la Commune III de Bamako avait émis des ordonnances de mise en liberté provisoire en leur faveur, cette décision semble rapidement été contrariée. Selon plusieurs sources judiciaires, le procureur général a interjeté appel, suspendant de facto leur libération.
Incarcérés depuis le 9 août 2023, les deux anciens responsables sont poursuivis pour des faits présumés d’atteinte aux biens publics, de faux et usage de faux. Leur dossier s’inscrit dans un vaste scandale de corruption lié à la gestion financière de l’Assemblée nationale entre 2013 et 2020, sous le régime du défunt président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Ces ordonnances de mise en liberté, bien que significatives, n’ont qu’une portée limitée. Sachant que le parquet dispose d’un délai légal de trois jours pour contester la décision, ce qu’il semble avoir déjà engagé. Ainsi, la procédure reste suspendue à la décision de la chambre d’accusation.
Rappelons que Issiaka Sidibé et Mamoutou Touré ne sont pas les seuls à être éclaboussés par ce dossier. D’autres anciens cadres de l’Assemblée sont également cités, notamment Modibo Sidibé, ex-secrétaire général, Demba Traoré, comptable, Anfa Kalfa, contrôleur financier, et Mamadou Diarrassouba, ancien questeur et actuel membre du Conseil national de transition (CNT).
Ce dernier ne peut cependant être poursuivi sans la levée préalable de son immunité parlementaire. L’affaire, emblématique de la volonté affichée des autorités de transition de faire la lumière sur la gestion des deniers publics sous les anciens régimes, avait éclaté dans un contexte de lutte renforcée contre la corruption.
Le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, avait alors promis des explications transparentes sur le traitement du dossier par le procureur du pôle économique. L’annonce des ordonnances de libération a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans les milieux politique et judiciaire. Pour l’heure, leur sort reste toujours suspendu à la décision de la justice.
Massassi
Mali24
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