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Justice : Le ministre Kassogue accuse Amnesty international d’harcèlement

Amnesty international va-t-elle trop loin dans son travail ? Il semble que oui, à en croire le ministre de la Justice. C’est ce qui ressort, en tout cas, de l’intervention de Mahamoud Kassogue, à la faveur de sa rencontre avec le nouveau bureau de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), la semaine dernière. Le Garde des Sceaux en a profité, en effet, pour tancer l’organisation internationale engagée dans la défense des droits humains, en déplorant notamment un harcèlement sur sa personne afin d’obtenir la libération d’une personne jugée et condamnée par «la justice souveraine du Mali». Selon les explications du ministre de la Justice, pas moins de 8000 courriers ont assailli sa boite e-mail pour plaider en faveur de la libération «d’un seul individu» poursuivi, jugé et condamné. Et comme pour aiguiser davantage la curiosité des observateurs avisés, l’identité de cette personne, qui paraît si importante et si chère à Amnesty International, ne sera jamais dévoilée par le ministre tout le long de son intervention. Il a pris sous, en revanche, d’imprimer l’intégralité des courriers en question qu’il a regroupés dans une grosse enveloppe. Qui peut être cette personne si importante et chère à Amnesty international ? Malin qui pourrait le dire. Le ministre Kassogue retient tout simplement une violation de ses droits à lui par Amnesty International, organisation qui «prétend défendre les droits de l’Homme». Le Garde des Sceaux malien en a profité pour associer implicitement la communauté internationale à ses piques. Par des allusions à peine voilées aux organisations de défense des droits de l’Homme en général, il les accuse de passer par des méthodes harcèlement pour atteindre leurs cibles à défaut de pouvoir les contraindre par des pressions financières.

Le ministre Kassogué plaide par ailleurs pour une prise en compte de la dimension culturelle dans les approches et l’évaluation des situations. Si dans certaines sociétés on peut insulter un président de la République, les autorités, ses parents, au nom de la liberté d’expression, les valeurs de la société malienne n’admettent pas de tels comportements, a-t-il expliqué pour justifier certaines infractions prévues et punies par le code pénal. Et d’exhorter les organisations de défense des droits de l’homme à plus de rigueur, d’équilibre et d’objectivité dans leurs démarches. «Soyez objectifs et évitez les conclusions hâtives ou les accusations infondées. Vous avez le devoir de relever les manquements, mais faites-le avec objectivité, courtoisie et respect », a-t-il recommandé. «Peu de pays au monde feraient ce que le Mali est en train de faire pour promouvoir et protéger les droits de l’homme, s’ils étaient confrontés à la même situation», a-t-il plaidé.

Amidou Keita

lE Témoin

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