Mendicité au Mali : Un fléau alarmant et dangereux pour la société !

Le 18 juin dernier, alors que de nombreux pays célébraient la fête des pères, une réalité effrayante se dévoilait au Mali. Pendant que les enfants offraient des cadeaux à leurs pères, des gâteaux, des fleurs ou des objets fabriqués à l’école ou à la maison, d’autres enfants mendiaient dans les rues, loin de leurs pères. Tels des ombres insaisissables, ils se faufilaient entre les véhicules à la recherche de nourriture. Le plus souvent envoyés par leurs parents pour étudier le Saint Coran, ces enfants innocents sont à la merci des maitres coraniques.

En plus des enfants talibés, il y a des personnes vivant avec un handicap, les veuves, les personnes âgées, les hommes et les femmes sans aucun handicap, tous se livrent à cette pratique à Bamako et dans les capitales régionale souvent à leur risque et péril.

Alassane Bocar Touré, juriste spécialisé en droit des affaires, enseignant et chercheur à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (FSJP), Coach et motivateur en développement personnel, décrit les mendiants comme des personnes qui sollicitent des dons pour survivre. Il reprend l’analyse de Norbert Zongo, qui avait affirmé : « Une partie du terrorisme est due à ce phénomène qu’est la mendicité. Les enfants des rues, si nous ne prenons pas garde, deviendront les terroristes de demain. Quand ils sont petits, ils mendient aux feux tricolores, et nous fermons les vitres de nos 4×4 pour ne pas entendre leurs voix. À 16 ans, ils deviennent des voleurs de maisons. À 25 ans, ils sont incontrôlables, des criminels de haut niveau. Pour éviter tout cela, il est impératif que l’État prenne des mesures contre ce phénomène devenu un mode de vie dans notre société, avec des conséquences dévastatrices telles que le vol, l’arnaque,

Au grand marché de Bamako, on rencontre des mendiants de tous les âges, qu’ils soient jeunes ou vieux, hommes ou femmes. Baba Hama Diallo, un jeune garçon d’à peine 10 ans, originaire de Dily, est envoyé à Bamako par ses parents sous la tutelle d’un maître coranique. Il est contraint de remettre chaque matin 1000 FCFA et chaque soir 500 FCFA. Il est accompagné d’un autre garçon du même âge, Demba Bouare, originaire de Macina, qui est dans la même situation.

Quant à Founé Togola, la mère des jumelles Sitan et Adama âgées de 12 mois, elle déclare : « Depuis que j’ai perdu mon mari, j’ai eu honte de demander de l’aide à ma famille à chaque fois, c’est pourquoi j’ai décidé de mendier pour ne pas être une charge pour mes proches. Je vis dans des conditions très difficiles. Si j’ai la chance d’avoir un peu d’argent ou un emploi rémunéré, j’arrêterai de mendier. »

M. Touré propose à l’État, en tant que jeune, la création de centres et d’ateliers de formation afin de protéger les jeunes de ce phénomène. Il ajoute : « Les jeunes sont dotés d’un esprit très créatif, comme nous, et ils ont simplement besoin d’aide pour que nous puissions construire une société harmonieuse. Il est donc crucial que l’État mette en place des centres de formation pour leur enseigner d’autres métiers, afin de les préserver de ce phénomène très inquiétant. Le code pénal régit déjà les conditions de la mendicité, alors essayons de rendre leurs théories conformes à la réalité afin de dissuader autant de personnes que possible ».

Il est important de noter que les mendiants ne se trouvent pas seulement sur les marchés, mais aussi aux feux tricolores et dans les mosquées.

Kada Tandina

Source : mali24.info

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