La ministre des Transports doit des comptes aux Maliens

S’il est un secteur où la Transition a fait désillusionner et déchanter, c’est sans doute celui du transport sous le magistère de la ministre Dembélé Madina Sissoko. Depuis qu’elle a été bombardé à la tête du département, cette épouse de Général n’a de cesse d’accumuler les insuccès et d’infliger des déceptions aux usagers de son secteur. Près d’une dizaine de milliards de nos francs ont l’air de partir en fumée au détour d’une réhabilitation foirée du trafic ferroviaire. Les locomotives et wagons, de neuf repeints, gisent piteusement sur les rares tronçons de rail ayant résisté à la rouillure et au démantèlement de maraudeurs de ferrailles. Au grand dam des riverains du chemin de fer mobilisés pour accueillir en grande pompe les essais multiples par lesquels le ministre ravivait les espoirs d’une reprise du trafic et de ses activités connexes. Au lieu de quoi, l’enclavement du pays sera même davantage accentué par le spectre de l’arrêt d’un autre trafic : la voie fluviale. Aucun bateau n’a encore largué les amarres, en dépit des assurances données par le département des transports à coups de communiqués. Au demeurant, une grogne syndicale se mijote pour cause d’incertitude sur les arriérés de salaires tributaires d’une reprise hypothétique du trafic au large du Niger. A tout cela s’ajoute le spectacle désolant des voies urbaines et inter-urbaines défectueuses et impraticables faute d’entretien, alors qu’elles sont censées bénéficier des ressources les plus pérennes grâce la régularité des péages. Autant de raisons pour qu’un responsable d’action publique rende gorge de ses missions ainsi que des moyens alloués à ses services pour les assurer dans un Mali Koura qui a fait de la lutte contre l’impunité un cheval de bataille.

Le Témoin

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