La prison Bolé ou la double disgrâce de la gent malienne
Jadis peu connu du grand public, le Centre de Détention pour Femmes et Enfants gagne de plus en plus en célébrité avec l’affluence de respectables personnalités publiques féminines dans ses cachots. Aux côtés de l’ancienne ministre Fily Sissoko, retenue au-delà de sa détention préventive en vertu de sa récente condamnation, séjournent depuis la semaine dernière des actrices très prisées du show-biz. Il s’agit des artistes Babani Koné, Mariam Bah et Bikini, sous mandat de dépôt pour présomption d’infractions en lien avec la cyber-criminalité. Il n’en fallait pas autant pour heurter leurs fans clubs respectifs et les mobiliser devant cette maison d’arrêt spécialisée en signe de protestation et de solidarité. Ces partisans, à coups de slogans de soutien et d’appels à leur libération, ont spontanément battu le pavé au nom de leurs préférences artistiques et crié assez fort pour frustrer une plus ancienne patiente et martyr de la cause féminine. Il s’agit de Mme Rokia Doumbia dite «Rose Vie Chère», privée de sa liberté depuis quelques années, pour sa dédicace à la souffrance des plus modestes composantes de la gent malienne, les ménagère. Du fond de sa cellule, elle devrait s’interroger sur l’opportunité de son sacrifice, dans un pays où la reconnaissance et l’intérêt du public se méritent plus par le divertissement que par la dédicace au mieux-être social.
le Témoin
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