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Les délinquants de nos fonctions publiques : Le challenge des autorités de la Transition

Les effectifs de la fonction publique malienne, de l’Etat aussi bien que de ses démembrements font, depuis belle lurette, l’objet d’une gestion peu soucieuse de la performance, encore moins de la transparence. La solution à ces tares par la mise en application du Système intégré de gestion des ressources humaines (SIGRH) ? Nous espérons vivement que ce ne sera pas une autre tempête dans un verre d’eau.

Le Rapport relatif au Système intégré de gestion des ressources humaines des fonctions publiques de l’Etat et des Collectivités territoriales (SIGRH) a, officiellement été remis au Président de la Transition, Général d’Armée Assimi Goïta, vendredi 15 août dernier, au Palais de Koulouba, par le ministre en charge de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Bakary Traoré.

Le document est le résultat d’un travail titanesque abattu de mai 2022 à septembre 2024. Il révèle que 36 151 agents manquent à l’appel, ce qui signifie a priori une incidence financière de plus de 48 milliards de FCFA sur la masse salariale annuelle.

Le hic, c’est que les vrai-faux absents perçoivent un salaire de l’Etat, jusque-là. ‘’Durant ce processus de 2022 à 2024, 158 317 agents de l’Etat et des Collectivités, dont 122 166 ont été identifiés, physiquement et biométriquement. En revanche, 31 151 agents ne se sont pas présentés alors qu’ils représentent 4,57% de la masse salariale, soit 48,28 milliards de FCFA par an. Sans les qualifier immédiatement de fictifs, le ministre a proposé un délai de grâce de trois mois, afin qu’ils puissent régulariser leur situation déplorable, avant toute sanction prévue en la matière ‘’, a précisé la Présidence de la République.

Quid de l’origine de cette mesure

salvatrice ?

C’est sous la houlette du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Awa Paul Diallo, de 2021 à 2023 que cette initiative a été lancée.

En effet, ce projet est une réponse des autorités au scandale de la découverte de 400 enseignants fictifs, qui percevaient leurs émoluments chaque mois sur des comptes bancaires, occasionnant un profond trou financier de plus d’1 milliard 37 millions de nos francs. Les autorités judiciaires sont-elles parvenues, à ce jour, à mettre le grappin sur les cadres véreux, commanditaires, auteurs et complices de cette saignée et à leur faire rendre gorge?

En tous les cas, l’affaire de ces enseignants fictifs ne doit pas être envoyée à la poubelle des affaires classées sans suite.

« Avec le vent du Mali Kura, espérons que le projet en cours crèvera l’abcès de tels détournements à la pelle de l’argent public », écrivions-nous le 2 juin 2022, dans ‘’Le Challenger’’ N° 1598. Nous nous posions la question de savoir ce qu’il en est des autres ministères et quand seront-ils aussi soumis à un audit, afin de débusquer leurs agents fictifs. Force est de se réjouir que notre alerte n’est pas tombée dans des oreilles de sourds.

Mohamed Koné

le challenger

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