Libération du Syndicaliste Hamadoun Bah : Une Bombe Sociale Désamorcée

 

La question était de savoir qui, de la justice ou des syndicats, allait céder. En réponse, la justice a reculé avec le retrait de la plainte et une médiation intensive pour aboutir à une résolution heureuse de la situation. Pendant quatre jours, le Syndicat National des Banques et des Établissements Financiers (SYNABEF) a partiellement paralysé l’économie malienne, déjà en difficulté en raison de la crise multidimensionnelle que traverse le pays en cette période de transition.

La pression sur la justice s’est intensifiée depuis l’arrestation du secrétaire général du SYNABEF, également secrétaire général adjoint de la plus grande centrale syndicale du Mali, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). La grève, à quelques jours de la fête de Tabaski, risquait de s’étendre lorsque l’UNTM est entrée en scène. Bien que cette centrale syndicale ait opté pour l’apaisement, les communiqués de soutien des différents syndicats au SYNABEF ont précipité la libération de Hamadoun Bah. La stratégie discrète mais efficace de Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM, a finalement porté ses fruits, obtenant la libération tant attendue.

Il est certain qu’une bombe sociale a été désamorcée, car les tensions étaient vives sur le plan social. Les souffrances des Maliens, aggravées par les coupures d’électricité et la rareté des partenaires économiques, rendent la satisfaction des besoins vitaux de plus en plus difficile pour le citoyen moyen. Une grogne sociale sous-jacente était inévitable en cette période de fortes chaleurs, accentuée par les coupures de courant. La majorité des Maliens vivent dans la misère, et comme le dit un adage populaire, « le ventre affamé n’a point d’oreille ». C’est pourquoi, selon des sources concordantes, les hautes autorités se seraient impliquées dans la médiation pour un dénouement heureux de cette crise sociale, évitant ainsi un effet de contagion.

Dily Kane

mali24

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