Lutte contre la cécité au Mali : le recrutement de nouveaux ophtalmologistes et la création de centres de santé oculaire comme défis à relever
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré ce jeudi la Journée mondiale de la vue. Cette journée, soutenue par les organisations de santé oculaire à travers le monde, notamment l’OMS et l’IAPB, vise à attirer l’attention des décideurs sur les problèmes de cécité et de déficiences visuelles.
À cette occasion, le Programme national de santé oculaire a organisé une conférence de presse à la Direction générale de la santé afin de faire le point sur la situation de la santé oculaire au Mali, les avancées enregistrées et les défis persistants.
Le Professeur Lamine Traoré, coordinateur dudit programme, a rappelé que cette journée est dédiée à la sensibilisation sur les maladies oculaires et au plaidoyer auprès des autorités pour une meilleure prise en charge des soins visuels. Le thème retenu cette année est : « Aimons nos yeux, rendre les soins oculaires accessibles et abordables pour tous ».
Selon lui, les principales causes de cécité au Mali demeurent la cataracte, le glaucome, les vices de réfraction, ainsi que des pathologies liées à des maladies comme le diabète ou la drépanocytose. Il a ainsi exhorté la population à consulter régulièrement les structures spécialisées, puisque seul un dépistage précoce permet d’éviter le pire.
Tout en saluant les partenaires engagés dans la lutte contre les maladies oculaires, le Professeur Traoré a rappelé que des progrès notables ont été réalisés en matière d’infrastructures et de ressources humaines. Cependant, il a regretté la mauvaise répartition des spécialistes, le manque d’équipements et l’insuffisance de centres dédiés. Il a ainsi plaidé pour le recrutement de nouveaux ophtalmologistes et la création de centres de santé oculaire à travers le pays.
Au niveau mondial, plus de 2,2 milliards de personnes vivent avec une déficience visuelle ou une cécité, dont 1 milliard auraient pu l’éviter si elles avaient eu accès à des soins adaptés. Au Mali, les enquêtes montrent une prévalence de la cécité de 1,2 % dans les années 1990, avec une variation comprise entre 9 % et 4,4 % chez les adultes de plus de 50 ans selon les études RAAB de 2008 et 2024. Les principales causes restent la cataracte, le glaucome, les aphakies non corrigées, les séquelles de chirurgie, ainsi que certaines pathologies du segment postérieur.
Les conférenciers ont conclu que, malgré les avancées, le combat est loin d’être terminé. Le moment est venu de faire de la vision une priorité nationale, non seulement sanitaire, mais aussi sociale et économique, en intégrant pleinement la santé oculaire dans les politiques publiques.
Coulibaly A
Mali24
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