Lutte contre les VBG au Mali : Le PACINDHA ouvre les débats
Près de 16 000 cas de violences basées sur le genre (VBG) ont été enregistrés au Mali en 2023, a signalé le PACINDHA lors d’une conférence-débat sur le thème : « Contribuer à l’élimination des discriminations et violences faites aux femmes et aux filles au Mali : les hommes et les garçons comme agents de changement ».
Cette cérémonie, présidée par la Direction régionale de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et le Programme national d’abandon des VBG (PNVBG), ciblait principalement les leaders traditionnels, communautaires, religieux, les hommes de médias ainsi que les jeunes et les anciens. Elle s’est tenue ce mardi 7 janvier 2025 à la Maison de la Presse de Bamako.
Le Pôle des actions d’intégration des droits humains en Afrique (PACINDHA) travaille en synergie avec la Coalition nationale pour l’abandon des VBG (créée en juin 2020), le PNVBG et les autorités compétentes pour renforcer la lutte contre ces violences. Le projet d’appui à cette lutte, visant à impliquer et engager les hommes et les garçons comme vecteurs de changement, bénéficie d’un financement de la Coopération allemande et d’ONU Femmes. Il s’étend sur une durée de deux ans.
Une situation alarmante
Amadou Konaté, du PACINDHA, a exprimé son inquiétude face à l’augmentation constante des cas de VBG :
« De 2015 à aujourd’hui, qu’il s’agisse d’agressions sexuelles ou de viols envers les femmes, les chiffres ne cessent d’augmenter. L’objectif global est de renforcer le leadership des hommes et des garçons pour changer les normes sociales, promouvoir les droits des femmes et des filles, et éliminer les discriminations ainsi que les violences à leur égard. »
Femmes et filles, principales victimes
Pour sa part, Ousmane Mahamane Cissé, représentant du PNVBG, a rappelé que les femmes et les filles demeurent les premières victimes des violences :
« Le PNVBG, créé en 2019, a enregistré 15 993 cas de VBG en 2023. Parmi eux, 96 % concernent des femmes et des filles. Ce taux, en constante progression, est exacerbé par les conflits dans le pays, l’effritement des valeurs sociales et morales, ainsi que les inégalités de genre. Il est impératif de sensibiliser les hommes et les garçons pour qu’ils deviennent des acteurs clés dans la lutte contre les VBG. »
La formation des femmes comme levier
La Directrice régionale du District de Bamako a souligné l’importance de former également les femmes :
« Il ne s’agit pas seulement d’apprendre aux hommes et aux garçons la masculinité positive. Il est crucial aussi de faire comprendre à la femme ses droits et ses devoirs au sein du couple. »
Un appel à l’action
Le PACINDHA a lancé un appel à la mobilisation générale :
« Il est temps de nous unir pour mieux protéger les femmes et les filles au Mali. Il est essentiel de sensibiliser nos populations : les violences, qu’elles se produisent à l’école, dans les rues ou au marché, touchent principalement les femmes et les filles. Les médias ont un rôle crucial à jouer dans l’information et la sensibilisation. »
Propositions et perspectives
Les participants ont formulé des propositions pour améliorer la perception des VBG et renforcer l’implication de tous les acteurs concernés.
Le projet couvre les communes de Niéna, Farakala, Sikasso, Gongasso, Natié Ngourala et Kadiolo, ainsi que celles de Sadiola, Diamou, Awa Dembaya, Bafoulabé, Mahina et Kayes, sans oublier les six communes de Bamako et la commune de Kati.
Kada Tandina
Mali24.info
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