Lutte contre l’esclavage par ascendance : La CNDH appelle à l’adoption d’une loi spécifique
Le lundi 2 décembre 2024, à l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage.
Cette journée, mise en avant par les défenseurs des droits de l’homme, se tient dans un contexte particulier, marqué malheureusement par la persistance de l’esclavage, profondément ancré dans certaines pratiques traditionnelles. Ces formes d’esclavage trouvent leurs origines dans des discriminations à l’égard de groupes vulnérables au sein de la société, souvent perçus comme appartenant à des castes.
La Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage commémore l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui [A/RES/317(IV)] du 2 décembre 1949. L’objectif de cette journée est d’éradiquer les formes contemporaines d’esclavage, notamment la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, les mariages forcés et le recrutement d’enfants dans les conflits armés.
Selon M. Aguibou Bouaré, président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), « l’esclavage par ascendance, la traite des êtres humains, le travail forcé, l’exploitation sexuelle, le mariage forcé et d’autres pratiques assimilées à l’esclavage sapent les efforts collectifs visant à bâtir une société fondée sur la justice, la solidarité et l’inclusion. » Il a ajouté que « ces violences inadmissibles n’ont pas leur place au XXIᵉ siècle. En plus d’être un affront aux droits humains fondamentaux, elles ralentissent le développement, creusent les inégalités et entravent le progrès économique durable. »
Il a par ailleurs souligné que ces formes contemporaines d’esclavage persistent à travers le monde et touchent encore des individus et des communautés au Mali, notamment dans les régions de Kayes, Kita, Nara et Nioro du Sahel.
Les recommandations de la CNDH
Face à cette situation, la CNDH, par la voix de son président, a formulé plusieurs recommandations au gouvernement, notamment :
- Adopter une loi spécifique sur l’esclavage par ascendance et les pratiques analogues au Mali.
- Prendre des mesures urgentes et adéquates pour permettre le retour des personnes déplacées dans leurs villages d’origine.
- Fournir une assistance humanitaire aux victimes de l’esclavage par ascendance.
- Soutenir la scolarisation des enfants déplacés victimes de ce phénomène.
La lutte contre l’esclavage sous toutes ses formes demeure une priorité pour construire un Mali plus juste, inclusif et respectueux des droits de tous ses citoyens.
Mohamed Kanouté
Source : Mali24
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