Lutte contre l’esclavage par ascendance : L’ASF-Canada lance une pétition pour l’adoption d’une loi
A l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de l’enfant africain, l’Avocat Sans Frontière-Canada, Wildaf et TEMEDT ont animé le lundi, 16 juin 2025 à la Maison de la presse, une conférence de presse sur les impacts de l’esclavage par ascendance sur les enfants maliens. Ils ont lancé une pétition pour accélérer le processus d’adoption d’une loi spécifique contre cette pratique qui protègerait davantage les victimes.
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Etaient face aux journalistes : la Coordinatrice juridique de l’Avocat Sans Frontière, Assomou Danouchka, le Président de TEMEDT Ibrahim Ag Idbaltanat et la représentante de Wildaf, Aïcha Diarra.
L’objectif de cette conférence de presse était d’alerter l’opinion publique et d’interpeller les autorités nationales sur la situation des enfants victimes de l’esclavage par ascendance au Mali.
Selon Danouchka Assomou, il est inacceptable qu’au nom de la coutume, des enfants maliens soient enlevés, asservis et exploités. « L’esclavage par ascendance est un acte de violence et la coutume est utilisée pour légitimer l’injustice et faire taire les victimes. Or, cette coutume qui prive une personne de sa liberté, de ses droits ne devrait être tolérée ».
Selon elle, l’esclavage, quelles que soient ses formes, n’est pas une tradition à préserver, mais à éradiquer plutôt. A l’en croire, au Mali, cette pratique persiste dans les régions telles que Tombouctou, Gao, Mopti et surtout Kayes. A ce jour, plus de 30 enfants victimes d’esclavage par ascendance sont recensés au niveau des organisations dans les régions susmentionnées. Elle invite alors tous les acteurs concernés à agir pour la justice et pour l’avenir de tous les enfants maliens.
Pour Ibrahim Ag Idbaltanat, l’esclavage par ascendance est une violation grave des droits humains. Il a rappelé que la pratique existe sur toute l’étendue du territoire malien et invité les Maliens à l’abolir.
Quant à la représentante de Wildaf-Mali, Aïcha Diarra, elle a démontré l’importance du partenariat de son Ong avec ASF-Canada. La réduction à l’état de domestique, l’exploitation sexuelle, la surveillance de troupeaux de bétails, les violences physiques, sévices corporels, privation de nourriture, mariage forcé, grossesses précoces sont le quotidien de ces innocents, a-t-elle déploré. Entre 2017 et 2020, a précisé Aïcha Diarra, plus de 100 plaintes ont concerné les cas de violences liées à l’esclavage par ascendance. Elle a formulé deux recommandations. La première est la mise en place immédiate d’enquêtes et d’opérations policières coordonnées afin d’identifier les lieux de détention, de procéder à la libération des enfants enlevés et retenus contre leur gré. La seconde est l’effectivité des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces actes afin d’obtenir des décisions d’une justice claire mais aussi des réparations pour les enfants victimes.
ACS et ses partenaires ont lancé une pétition pour accélérer le processus d’adoption d’une loi spécifique contre cette pratique qui protègerait davantage les victimes.
Rokia Coulibaly
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