Mali : La fête du travail sans le traditionnel défilé
Le 1er Mai 2023, journée internationale du travail, sera célébré de manière moins spectaculaire cette année au Mali. La décision a été prise par l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), la plus grande organisation syndicale du pays, dans une lettre circulaire datée du 11 avril 2023. Pour des raisons sécuritaires et de difficultés financières, l’UNTM a annulé les festivités les plus importantes, à savoir les défilés et la confection de tissus.
Il est important de noter que le 1er Mai est un jour férié d’origine américaine. En 1884, les syndicats ouvriers américains se sont donnés deux ans pour obtenir une journée de travail de huit heures. Cette date marque également la fin de l’année comptable pour les entreprises et la fin des contrats pour les travailleurs. En 1886, des manifestations de grande envergure ont été organisées dans tout le pays, mais à Chicago, la situation a dégénéré avec l’explosion d’une bombe qui a tué des policiers et conduit à la condamnation à mort de syndicalistes.
En 1889, lors du congrès de l’internationale socialiste à Paris, il a été décidé de faire de chaque 1er Mai une journée de manifestation pour obtenir une journée de travail de huit heures. Les premiers défilés ont eu lieu l’année suivante. Mais en 1891, lors d’une manifestation dans la commune de Fourmies dans le nord de la France, l’armée a tiré sur la foule, faisant neuf morts, dont deux enfants. En souvenir de ce massacre, les manifestants ont décidé de porter une églantine écarlate, fleur traditionnelle du nord. Le 1er Mai est ainsi devenu une journée importante pour les ouvriers européens. En France, les premières avancées ont été faites avec la création d’un ministère du travail en 1906. En 1919, la journée de travail de huit heures a finalement été légalisée.
Sous l’occupation, le régime de Vichy a tenté de s’approprier le 1er Mai en instaurant une journée chômée sans diminution de salaire en 1942. Cependant, la propagande a imposé sa propre vision du travail, en renommant la journée « fête des travailleurs », puis « fête du travail et de la concorde sociale », jugée plus conforme à l’idéologie de l’époque. Après la libération, le 1er Mai a été rebaptisé « fête du travail » et est devenu un jour férié chômé et payé en 1948.
Kaduss Kadetty
Source : mali24