Mali : Des centaines d’unions scellées à travers le mariage collectif de Banamba
Ce mercredi 1er mai 2024, correspondant au 22 ème jour du mois lunaire, la 15e édition du mariage collectif du cercle de Banamba, situé à 140 kilomètres de Bamako, au Mali, bat son plein. Il s’agit de l’événement majeur de l’année à Banamba, où des couples viennent de toute la contrée pour célébrer collectivement leur union dans la localité et ailleurs.
C’est un jour spécial ! Écoles et commerces sont fermés à Banamba. De surcroît, une grande mobilisation est observée à Banamba et partout où se trouvent les ressortissants de cette localité, majoritairement Sarakolés et Bambaras. En une seule journée, des centaines de mariages sont célébrés simultanément, dans le but, dit-on, de minimiser les dépenses et de conforter la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
Si cette tradition perdure depuis des décennies, les dates sont fixées par les autorités communales en accord avec la chefferie traditionnelle, et l’événement est l’occasion d’offrir des cadeaux de tout genre aux nouveaux mariés. Au-delà de Banamba, ce mariage collectif est également célébré à Bamako, où résident de nombreux Banambais.
Dans la capitale malienne, cette célébration se manifeste par une forte affluence au niveau des mairies, des cortèges parfois source d’embouteillages, ainsi que par une baisse d’activité commerciale dans les marchés du district ou la plupart des commerces sont fermés. Aussi, des tentes sont installées dans plusieurs localités de la rive gauche de Bamako, notamment vers les communes I et II du district.
Une aubaine pour les couturiers !
Chaque année, les femmes se font confectionner des uniformes qu’elles font coudre chez leurs tailleurs respectifs. « Le mariage collectif est une aubaine pour nous, couturiers. Personnellement, je reçois des centaines d’uniformes à coudre, ce qui me permet d’économiser un peu d’argent et de subvenir aux besoins de ma famille », confie Mamadou Samaké, tailleur en commune I du district. Malheureusement, M. Samaké déplore que cette année, le marché soit perturbé par les coupures intempestives d’électricité, qui ont sérieusement impacté leur domaine. « À cause de ces coupures, nous n’avons pas voulu prendre assez de pagnes à coudre par crainte de décevoir nos clientes », ajoute-t-il.
Les vendeurs de trousseaux en profitent également…
En effet, qui dit mariage dit foyer, dit nécessairement trousseaux, composés d’ustensiles de cuisine et autres articles. Outre les tailleurs, les vendeurs d’ustensiles de cuisine sont donc sollicités. Cette année, bien que les couturiers aient vu leurs opportunités réduites en raison des coupures d’électricité, les vendeurs d’articles féminins parviennent à s’en sortir, même si le pouvoir d’achat de leurs clients est plus faible que les années précédentes. C’est ce qu’explique Ousmane Simpara, commerçant dans un grand marché de la capitale malienne. Bien qu’ils ne soient pas directement touchés par les coupures, M. Simpara précise qu’ils en ressentent les conséquences, car les activités de la plupart de leurs clientes sont liées à l’électricité. « Malgré cette réalité difficile, nous aurons notre chance », conclut-il.
Coulibaly A
Mali24