Mali: Des équivoques à lever entre l’AIGE et le MATD
En attendant d’entrer dans le vif du processus électoral, c’est le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation qui en mène la cadence. Au lieu du premier responsable de l’AIGE, Me Moustaph Cissé, c’est le nouveau général de Brigade, Abdoulaye Maiga, qui s’est propulsé au-devant de la scène, confirmant le retour à l’ordre constitutionnel qu’annonce l’inscription de dépenses électorales au budget 2025. L’omniprésence du porte-parole du gouvernement à l’étape de révision des listes électorales met en exergue en même temps la réalité d’un processus électoral à plusieurs têtes, au lieu de l’organe unique de gestion des élections. La contradiction découle notamment de la loi électorale en vigueur en vertu de laquelle le rôle de l’AIGE se limite à un rôle de suivi et de supervision à l’étape cruciale d’élaboration du fichier électoral qu’est la révision des listes. Mais il est de notoriété publique que le MATD n’a jamais véritablement renoncé à sa partition traditionnelle dans le processus électoral et l’a prouvé aux dernières consultations référendaires par des velléités interventionnistes dont l’instauration d’un comité d’appui à l’AIGE autour du ministre Abdoulaye Maïga. La relecture de la loi électorale en cours au CNT est en définitive l’occasion de lever toutes les équivoques sur les prérogatives et compétences ainsi que sur l’unicité de l’organe de gestion des élections au Mali.