Mali : le silence imposé aux partis politiques
Ce lundi 12 mai 2025, le Conseil National de Transition (CNT) a adopté deux projets de loi majeurs abrogeant la loi n°2005-047 du 18 août 2005 relative à la Charte des partis politiques, ainsi que la loi n°2015-007 du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition politique.
Le vote s’est soldé par 130 voix pour, 2 contre et aucune abstention, traduisant une quasi-unanimité au sein de l’organe législatif de la transition. Cette décision survient dans un climat déjà tendu, quelques jours après l’interdiction par les autorités du grand meeting des partis politiques prévu au boulevard de l’Indépendance, un rassemblement destiné à protester contre la dissolution controversée de plusieurs formations politiques.
Dans cette dynamique, les autorités justifient leur action par une volonté de réorganiser l’espace politique national. Parmi les nouvelles mesures évoquées figure la fixation de seuils financiers élevés : 100 millions de francs CFA pour la création d’un parti politique et plus de 200 millions pour être candidat à l’élection présidentielle. Une condition qui risque d’exclure une large partie de la classe politique traditionnelle et de restreindre davantage la participation démocratique.
Ces évolutions législatives marquent un tournant préoccupant pour le pluralisme politique au Mali, dans un contexte où les voix dissidentes peinent de plus en plus à se faire entendre.
Dily Kane
mali24
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