Mali: Les échos des Consultations autour de la Loi N°05-047 portant charte des partis politiques
Entre réduction drastique du nombre de partis, moralisation de la vie politique et dissolution pure et simple des formations existantes, les consultations régionales et diplomatiques autour de la nouvelle charte des partis politiques annoncent un véritable big-bang politique.
Dans l’ombre des Assises Nationales de la Refondation (ANR), une dynamique de refonte profonde du système partisan malien s’est enclenchée. À travers les 19 régions, le district de Bamako, ainsi que les missions diplomatiques et consulaires à l’étranger, les consultations citoyennes autour de la relecture de la Loi N°05-047 du 18 août 2005 ont révélé une aspiration commune, celle de rationaliser et moraliser la scène politique malienne.
Des voix se sont élevées, parfois avec fermeté, pour dénoncer l’émiettement du paysage politique national. De Kayes à Koulikoro, en passant par Bandiagara et Bruxelles, les participants ont plaidé pour une limitation du nombre de partis à 3, 4 ou 5, selon les localités. Une mesure qui viserait à mettre fin à une prolifération jugée inefficace et source de confusion pour les électeurs.
Dans plusieurs missions diplomatiques et consulaires à l’étranger, les Maliens de la diaspora ont proposé des conditions drastiques pour la création et le financement de nouveaux partis, notamment des critères d’éthique, des cautions élevées et la fin du nomadisme politique.
Plus radicales encore, certaines régions comme Koulikoro ou Bandiagara ont proposé la dissolution pure et simple de tous les partis actuels, afin de repartir sur de nouvelles bases. Cette proposition, soutenue par une volonté de refonder la classe politique sur des principes de transparence, de responsabilité et d’éthique, semble trouver un écho favorable auprès de larges franges de la population.
L’autre proposition forte issue des consultations est la suppression du poste de chef de file de l’opposition. Certains estiment que ce statut, mal défini et peu fonctionnel dans le contexte actuel, n’a pas produit les effets escomptés sur le renforcement de la démocratie.
À Koulikoro, un accent particulier a été mis sur l’audit transparent des financements politiques. L’objectif s’assurer d’une utilisation éthique des ressources publiques. À Kayes, la création d’un parti pourrait être conditionnée au versement d’une caution de 50 millions de francs CFA. Une mesure dissuasive qui viserait à responsabiliser les porteurs de projets politiques.
Par ailleurs, plusieurs régions ont plaidé pour une enquête de moralité préalable à la délivrance des récépissés de création de partis, afin d’écarter les acteurs jugés indignes de participer à la gestion de la chose publique.
Coulibaly A
Mali24
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