Mali : Plus de 100 partis politiques boycottent les consultations sur la Charte des partis
Le ton est monté ce mardi à la Maison de la presse de Bamako. Plus d’une centaine de formations politiques ont officiellement annoncé leur refus de participer aux consultations nationales prévues les 16 et 17 avril 2025 autour de la relecture de la loi portant Charte des partis politiques. L’annonce est faite à travers un point de presse tenu sous la bannière de l’Initiative des partis politiques pour la Charte des partis.
Les partis politiques signataires rappellent qu’ils ont été officiellement saisis par le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, par une correspondance datée du 19 décembre 2024. Cette lettre les invitait à formuler des propositions dans le cadre de la relecture de la Charte des partis politiques. En réponse, un document consensuel a été transmis au gouvernement, dans le strict respect des résolutions des ANR.
Selon les signataires, ces propositions portaient notamment sur la réduction du nombre de partis, la fin du nomadisme politique, et la réaffirmation du rôle de Chef de file de l’Opposition. Des points largement validés par les ANR et traduits dans le Cadre Stratégique de la Refondation de l’État.
La pilule semble mal passer pour les partis politiques, qui ont appris avec surprise la convocation d’une nouvelle consultation élargie aux Forces vives de la Nation et aux Maliens de l’extérieur. Pour eux, cette démarche contredit la logique républicaine enclenchée par le gouvernement lui-même, et remet en question la légitimité des résolutions déjà actées lors des ANR.
Derrière ce refus poli mais ferme, transparaît une inquiétude, celle d’une volonté dissimulée de restreindre l’espace politique. Ces partis redoutent que le Mali s’engage sur la voie de la suspension, voire de la dissolution des partis politiques, à l’image du Burkina Faso et du Niger. Sauf qu’au Mali, rappellent les responsables politiques, une Constitution est bel et bien en vigueur, et protège expressément le pluralisme politique selon les articles 39 et 185 de la nouvelle Constitution.
Face à cette situation, les partis politiques appellent à un dialogue franc, direct et responsable avec le Premier ministre, et demandent le report pur et simple des consultations annoncées. Histoire de préserver l’esprit des ANR, respecter la Constitution, et éviter des dépenses inutiles dans un contexte de fortes contraintes budgétaires.
Tout en refusant de participer à ce qu’ils estiment être une démarche biaisée, ils réitèrent leur volonté de contribuer à la réussite de la Transition, dans un cadre légal, républicain et apaisé.
Coulibaly A
Mali24
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