Mandat d’arrêt international contre Mamadou Igor Diarra : Qui veut briser l’espoir ?
Contrairement aux autres personnalités visées par le mandat d’arrêt international du procureur général de la Cour suprême en date du 25 juillet 2022 et publié le 28 juillet 2022, tels que Boubou Cissé ancien ministre de l’Economie et des Finances et ancien Premier ministre, Tièma Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants et enfin Babaly Ba, ex-PDG de la BMS SA, Mamadou Igor Diarra n’a pas fui le Mali. Il est à Brazzaville au Congo où il vient fraichement de prendre la direction du groupe BOA pour le compte de l’Afrique centrale.
Avant de s’installer, Mamadou Igor Diarra a effectué une visite de courtoisie à l’Ambassade du Mali au Congo. Histoire de venir se confier à ses compatriotes afin de bénéficier de leurs bénédictions et l’accompagnement nécessaire pour la réussite de la mission confiée à lui par le groupe BOA qui honore, par ricochet, le Mali.
Cette promotion d’Igor intervient après qu’il ait géré de responsabilité similaire à Dakar au Sénégal au compte du groupe BOA pour la zone Uemoa. Cela, après un passage réussi à la tête de la direction générale de la BOA Sénégal, un poste qu’il a occupé après sa sortie du gouvernement de feu Mobibo Kéita pour avoir osé de dénoncer les dépenses outrancières du président de la République d’alors, feu Ibrahim Boubacar Kéita. La suite est bien expliquée dans son livre « C’est possible au Mali » qu’Igor a publié à la veille de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 à laquelle il s’est présenté avec un plan de redressement du Mali.
Igor est un cadre compétent et brillant qui a laissé des traces partout où il a passé. Que ce soit au niveau national ou sous régional. C’est en 1991 que Mamadou Igor Diarra commence sa carrière dans la haute finance à la Banque de Développement du Mali (BDM SA). D’abord, représentant de la Banque en France, il est par la suite nommé directeur adjoint du Pôle d’exploitation, directeur de l’exploitation des agences principales, directeur du réseau et de la Monétique puis conseiller du PDG.
Banco Da Uniao SA
En 2005, il est nommé directeur général de la Banco Da Uniao SA en Guinée-Bissau, banque qu’il a piloté la création.
Banque internationale pour le Mali
En 2006, lorsqu’il arrive à la Banque internationale pour le Mali, Mamadou Igor Diarra hérite des comptes déficitaires. Il clôture pourtant son premier exercice à la tête de la Banque avec un bénéfice de 2,5 milliards de francs CFA (3,7 millions d’euros). Il enclenche ensuite le processus de privatisation de la Banque qui se soldera par une prise de participation de 51 % du capital par le groupe marocain Attijariwafa Bank4. L’opération est chiffrée à 40 milliards de francs CFA (60 millions d’euros ). Il a procédé par la suite à la privatisation de l’opérateur historique de télécommunications Sotelma dont la cession de 51 % du capital rapportera 180 milliards de francs CFA (270 millions d’euros) à l’État malien.
Dans la foulée, Mamadou Igor Diarra a fait son entrée au gouvernement en qualité de ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Eau, puis ministre de l’Énergie et de l’Eau pendant deux ans et demi avant de retourner dans le secteur bancaire.
Bank of Africa
Le 28 février 2013, Mamadou Igor Diarra devient directeur général de Bank of Africa au Mali. Sous sa direction, la Banque deviendra éligible à une entrée à la Bourse régionale des valeurs mobilières. Mamadou Igor Diarra est depuis le 16 mars 2016, directeur général de la filiale sénégalaise de Bank of Africa à la suite du décès de son prédécesseur, Laurent Basque. En juin 2022, il est promu nouveau directeur régional des Filiales de la Bank of Africa en Afrique centrale après avoir été directeur régional de cette banque pour la zone Uemoa.
Parcours politique
Le parcours d’homme d’État de Mamadou Igor Diarra débute en 2008. Il est tour à tour ministre sous les présidences d’Amadou Toumani Touré puis d’Ibrahim Boubakar Kéita.
Ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Eau sous les gouvernements Sidibé I et II (octobre 2008 à mars 2011)
C’est sous la présidence d’Amadou Toumani Touré que Mamadou Igor Diarra fut appelé pour la première fois au gouvernement en tant que ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Eau sous le premier gouvernement de Modibo Sidibé. Il fut reconduit en tant que ministre de l’Énergie et de l’Eau à l’issue du remaniement ministériel d’avril 2009.
Réalisations en tant que ministre de l’Énergie
Entre 2008 et 2011, le ministère de l’Energie a investi près de 3 milliards de francs CFA (4,5 millions d’euros) pour étendre le réseau d’éclairage public dans plusieurs villes maliennes. Entre 2009 et 2010, les villes de Kati, Niono, Yanfolila, Bandiagara, Douentza, Goundam, Diré et Djenné ont pu ainsi inaugurer leurs réseaux d’éclairage public. Il a organisé aussi le lancement des travaux du Barrage de Taoussa dans le Septentrion malien.
Le ministre malien a aussi à son actif les travaux du projet d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire9, projet pour lequel il procéda à une mobilisation de fonds complémentaires. Il négocia et obtint les 66 millions d’US $ nécessaires à la finalisation du projet, auprès de l’Inde et de la BIDC.
Réalisations en tant que ministre de l’Eau
Les actions menées au ministère de l’Eau ont permis d’accroître de 4 points le taux d’accès à l’eau potable qui est passé de 71,7 % en 2008 à 75,5 % en 2010. Pour relever ce défi, il a mobilisé les partenaires de développement du Mali en complément des fonds gouvernementaux destinés à financer plusieurs projets dans le domaine de l’hydraulique urbaine et villageoise, à l’image de la table ronde des bailleurs de fonds autour du vaste projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala à raison de 144 000 m3 par jour, financé à 165 milliards de francs CFA (250 millions d’euros).
Mamadou Igor Diarra s’est aussi attelé au renforcement des capacités des stations compactes de Bacodjicoroni et de Magnambougou. Ces travaux d’extension ont généré une capacité additionnelle cumulée de fourniture d’eau à hauteur de 26 000 m3 par jour. Le ministre obtient dans la foulée, 17 milliards de francs CFA (25 millions d’euros) de financement supplémentaire auprès de l’Agence française de développement et de la Banque islamique de développement pour la mise en place de nouvelles stations compactes. Il a également à son actif, la réalisation et le financement du projet d’hydraulique villageoise dans le plateau dogon avec la Boad pour un montant de 4,04 milliards de francs CFA (6,15 millions d’euros).
Il est à l’origine du schéma optionnel de l’organisation du secteur et de la création des deux principales sociétés de gestion et de distribution d’eau potable au Mali. Il s’agit de la Somapep (Société malienne du patrimoine de l’eau potable) et de la Somagep (Société malienne de gestion de l’eau potable).
Réalisations en tant que ministre des Mines
Le passage au ministère des Mines fut consacré à la promotion du secteur minier et à la recherche de nouvelles voies d’investissement pour assurer une meilleure rentabilité de la filière. Il assurera tour à tour la promotion du secteur minier du Mali à la conférence de la Cnuced de Malabo en 2007, à la conférence de Londres et celle d’Indaba à Cape Town en 2008. Le Mali, classé à l’époque troisième producteur africain en or et disposant d’un sous-sol riche en minerais divers, il préconise l’ouverture de nouvelles mines à horizon 2009-2010. Enfin, pour assurer une meilleure régulation du secteur, il a travaillé sur l’élaboration du projet de relecture du Code minier.
Réalisations en tant que ministre de l’Économie et des Finances (janvier 2015 à janvier 2016)
Mamadou Igor Diarra a initié les négociations qui ont abouti à la signature de l’accord d’annulation de la dette monétaire entre la France et le Mali. Accord qu’il a signé à Paris avec le ministre français de l’Économie et des Finances, Michel Sapin en avril 2015.
En parallèle, il mobilise les partenaires de développement autour de la relance de l’économie malienne. Il a organisé du 22 au 27 octobre 2015, en partenariat avec l’Ocde et les autorités françaises à Paris, la conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali sous le thème : « Bâtir un Mali émergent : les régions du Nord au cœur de la réconciliation et de la consolidation de la paix ».
Sur le plan national, il lance sur les fonts baptismaux le nouveau document stratégique Credd (Cadre pour la relance économique et le développement durable), le Fonds de développement durable et met en place le plan d’urgence pour le secteur de la micro finance avec l’appui de l’AFD. Il fut à l’origine d’une série de réformes qualitatives du secteur financier national.
Lorsque Mamadou Igor Diarra quitte l’Hôtel des Finances en janvier 2016, il laisse à son successeur un budget prévisionnel de l’État pour l’exercice 2016, franchissant pour la première fois le seuil de 2000 milliards de francs CFA (3,05 milliards d’euros) de dépenses, pour 1826 milliards de francs CFA (2,78 milliards d’euros) de recettes et affichant un déficit de 174 milliards de francs CFA18. Il a par ailleurs réduit le déficit de la Balance commerciale de plus de 33 milliards de francs CFA (45 millions d’euros). Ceci, grâce à une hausse de la valeur des exportations (9,8 % de hausse annuelle pour le coton et 7,1 % pour l’or).
Institutions internationales
Mamadou Igor Diarra est gouverneur de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque islamique de développement (BID), et de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea). Il est par ailleurs membre du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc) et de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Beceao). Il préside enfin le Conseil des gouverneurs de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc), et est membre du Conseil d’administration de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima)
Distinctions et décorations
Mamadou Igor Diarra est Officier de l’Ordre national du Mali et Grand officier de l’Ordre national du Mérite de la République française. Il est lauréat du Prix de l’Oscar diamant du leadership économique africain à la XXIIe édition Forum économique de l’Afrique gagnante et finaliste de L’African Bankers Awards 2008.
En 2018, l’Unacois Sénégal lui décerne le prix du dirigeant de la Best Bank (2017) et celui de la personnalité africaine de l’année (2017). C’est cette brillante carrière qui constitue l’ESPOIR pour les MALIENS que certains, tapis dans l’ombre pour des considérations peu orthodoxes, veulent briser. C’est pourquoi, à l’annonce du lancement du fameux mandat d’arrêt international lancé contre lui, des milliers d’observateurs de la vie publique nationale et internationale ont été surpris. Heureusement qu’il y a eu des réactions, des témoignages assez soutenus sur la compétence, le professionnalisme et l’intégrité de l’homme que l’on veut abattre malgré les bons et loyaux services qu’il a rendus au Mali et au nom du Mali dans la sous-région et à l’international. Mais DIEU EST GRAND, c’est à lui que nous confions notre cher Mamadou Igor Diarra.
Aminata HAIDARA
Source: L’Alerte