Mauvaise direction de la transition : Moussa Mara alerte
Le mercredi 8 janvier 2025, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a animé une conférence de presse à l’hôtel de l’Amitié, réunissant un large éventail de journalistes nationaux et internationaux. Cette rencontre a été l’occasion pour lui de dresser un bilan sans concession sur les défis actuels de la transition malienne. Parmi les thématiques abordées figuraient l’insécurité, la crise énergétique, le marasme économique et la nécessité d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Avec des propos tranchants, Moussa Mara a dénoncé les carences du processus en cours et mis en garde contre une aggravation de la situation nationale. « Si nous continuons dans cette direction, les mêmes causes produiront les mêmes effets, et la situation ne fera que se détériorer davantage », a-t-il prévenu.
Une transition mal orientée
L’ancien chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots, qualifiant la gestion actuelle de la transition de mal orientée. Selon lui, les autorités peinent à tirer les leçons du passé, reproduisant des erreurs qui ont conduit à l’instabilité. Mara a notamment pointé du doigt une restriction croissante des libertés politiques. « Les citoyens vivent dans la peur d’exprimer leurs opinions. La suspension des activités politiques et l’arrestation de leaders, même suivies de libérations, n’effacent pas les abus commis, » a-t-il déclaré. Il estime que ce climat de répression freine toute dynamique de reconstruction nationale.
L’exode des opérateurs économiques
Moussa Mara s’est également attardé sur les défis économiques, notamment l’exode des opérateurs économiques, qu’il attribue à l’absence de perspectives claires et à l’insécurité judiciaire. « Aujourd’hui, de nombreux entrepreneurs quittent le pays faute de conditions favorables pour mener leurs activités », a-t-il regretté, alertant sur les répercussions d’un tel phénomène sur l’économie nationale.
La crise énergétique : une bombe à retardement
Pour Moussa Mara, la crise énergétique constitue un enjeu critique qui pourrait engendrer de graves tensions sociales si elle n’est pas résolue. « L’énergie est une question fondamentale. Si elle demeure sans solution, elle risque de déstabiliser davantage la transition », a-t-il averti, appelant à une action urgente pour prévenir une détérioration supplémentaire.
Un appel au dialogue inclusif
Face à ces défis, l’ancien Premier ministre a insisté sur la nécessité d’un dialogue inclusif réunissant toutes les forces politiques et sociales. Selon lui, seule une approche consensuelle permettra de sortir le pays de l’impasse. « Toute autre voie conduira à une impasse », a-t-il martelé. Moussa Mara a également souligné que la paix durable ne saurait être obtenue par les armes seules, mais par le dialogue et la diplomatie.
Défense et sécurité : une approche intelligente
Avec un budget annuel de 800 milliards de FCFA consacré à la défense et à la sécurité, Moussa Mara a plaidé pour une stratégie plus réfléchie face au terrorisme. « Le terrorisme ne se combat pas uniquement avec des armes, mais avec une intelligence stratégique, » a-t-il affirmé, tout en reconnaissant l’importance des moyens militaires dans cette lutte.
Renforcer les relations avec les voisins
Enfin, Moussa Mara a exhorté les autorités à renforcer les relations avec les pays voisins. « La stabilité du Mali passe aussi par une entente avec ses voisins », a-t-il conseillé.
Par cette intervention, Moussa Mara se positionne comme une vigie critique de la transition malienne, exprimant des préoccupations partagées par de nombreux citoyens. Ses propos appellent à une réflexion collective et à une écoute des voix dissidentes pour redresser la trajectoire du pays et éviter une crise encore plus profonde.
La Rédaction
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