Médecine Traditionnelle : Les thérapeutes s’opposent à l’automédication

Lors d’une conférence-débat tenue ce samedi 31 août 2024, les responsables de l’Institut National de Recherche sur la Médecine et la Pharmacopée Traditionnelle, les herboristes, ainsi que d’autres acteurs de la santé, ont dénoncé l’automédication et la prolifération des cabinets de soins traditionnels privés à travers le pays.

Cette conférence, qui s’est déroulée dans les locaux de l’Institut National de Recherche sur la Médecine et la Pharmacopée Traditionnelle, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la 22e édition de la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle. L’événement a rassemblé des responsables du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, des représentants de l’Institut, des membres de l’Ordre des pharmaciens, de la Fédération Malienne des Associations des Thérapeutes Traditionnels et Herboristes (FEMATH), ainsi que plusieurs autres invités.

Placée sous le thème : « Soutenir une médecine traditionnelle de qualité et sûre à travers des mécanismes réglementaires appropriés », cette 22e édition est l’occasion de mettre en lumière la contribution des résultats de la recherche en pharmacopée à la couverture sanitaire universelle et à la souveraineté pharmaceutique et sanitaire.

Selon la conférencière, le professeur Rokia Sanogo, enseignante-chercheure et Directrice Générale de l’Institut National de Recherche sur la Médecine et la Pharmacopée Traditionnelle, le Mali est à l’avant-garde de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle. Elle rappelle que le premier produit de recherche a été présenté au président Modibo Keita en 1963 ; il s’agissait d’un médicament contre la diarrhée fabriqué à partir de la pulpe de baobab. Depuis, les recherches n’ont cessé de se poursuivre.

Elle a également ajouté qu’aujourd’hui, 16 médicaments à base de plantes traditionnelles sont commercialisés grâce à une autorisation de mise sur le marché délivrée par l’Institut National de Recherche sur la Médecine et la Pharmacopée Traditionnelle (INRMPT), répondant ainsi aux besoins de santé de la population tout en évitant les dangers potentiels de l’automédication, qui peut s’avérer fatale pour les patients.

Professeur Sanogo a aussi souligné que la médecine traditionnelle bénéficie grandement des avancées de la recherche, et que l’Institut travaille actuellement à la création d’un label pour la pharmacopée traditionnelle.

Cette conférence a également été l’occasion pour la conférencière de dénoncer la prolifération des cabinets de soins traditionnels privés, opérant en toute illégalité. Pour remédier à ce désordre, le professeur Rokia Sanogo a appelé les autorités à appliquer rigoureusement les textes réglementaires en vigueur.

De son côté, Dr Douga Nassoko, directeur général de l’ENSUP et représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, a souligné la complémentarité entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle, affirmant que ces deux pratiques concourent au bien-être de la population. Il a également indiqué que la célébration de cette journée offre une opportunité de mener des initiatives et des activités en collaboration avec tous les intervenants, afin de valoriser davantage la médecine traditionnelle et d’approfondir les réflexions pour relever les défis.

Enfin, dans son intervention, M. Mohamed Fall, président de la Fédération Malienne des Associations des Thérapeutes Traditionnels et Herboristes (FEMATH), a exhorté le gouvernement à appliquer les textes pour assainir le secteur de la médecine traditionnelle.

Dily Kane

Mali24

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