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Mme Ballo Assitan Soumaoro, Promotrice de l’atelier Al Firdaous : un exemple de reconversion reussie

Diplômée de la Faculté Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) et passionnée pour la défense des droits des femmes et des enfants, Mme Ballo Assitan Soumaoro est un exemple de reconversion professionnelle. La Promotrice de l’atelier Al Firdaous est devenue au bout de quelques années un espoir pour assurer une autonomisation des femmes. Depuis, elle a assuré de nos jours la formation de plus de 7000 femmes.
Une vie de jeune diplômée difficile
Après sa maitrise en Droits des affaires obtenue en 2010, la jeune Assitan Soumaoro a emprunté un chemin rempli d’épines et d’embuches. Son rêve était de devenir une grande avocate ou une célèbre journaliste. Elle commence ses stages au niveau de plusieurs structures de l’administration publique, des sociétés privées et des cabinets d’avocats. Malgré son dévouement, la jeune diplômée sans emploi peine à décrocher un emploi salarié. Mais, elle ne résigne pas. Soutenue par son père et sa grande sœur, Assitan Soumaoro se trace une nouvelle voie. « J’ai essayé de faire des petites activités génératrices de revenus, des petits travaux pour avoir au moins quelques choses. Et cela avec le soutien de ma grande sœur qui essayait tout le temps de m’épauler. J’ai également passé deux ans dans une grande entreprise de communication de la place, sans pourtant avoir ce je souhaitais réellement. Mon père m’a alors proposé de le rejoindre au centre », affirme-t-elle.
Vers une vie de femme entrepreneure
Elle a rejoint son père Feu Soumaoro qui évoluait dans les formations en informatique, infographie, etc. « Au début, j’étais sceptique à l’idée d’évoluer dans un domaine dont je n’ai aucune compétence. Après il a acheté des machines de coutures pour former les jeunes. Il travaillait à perte, puisque le centre n’avait pas d’apprenants, cela ne l’empêchait pas de payer les formateurs à la fin de chaque mois. Une idée m’a alors traversé l’esprit : faire de la publicité pour le centre à travers les réseaux sociaux et les médias », explique Mme Ballo Assitan Soumaoro. Petit à petit, elle commence une série de formations avec une vingtaine d’apprenants. Du coup, l’amour du métier prend de l’ampleur dans son cœur. Ce qui la pousse alors de s’intéresser à l’avancement du centre qu’elle va nommer « Atelier Al Firdaous » qui veut dire en arabe « Paradis des femmes ». Grâce à son expertise et à ses compétences, le centre gagne en notoriété. Les apprenants bénéficiant d’une formation de qualité se hissent rapidement à un certain niveau de l’apprentissage.
La multiplication des filières dans le centre
Au cours de la même année, par le biais d’une connaissance, elle a suivi une formation en savonnerie pour en devenir elle-même une formatrice. « Tout se faisait à la base sur les produits locaux, j’étais impressionnée de la fabrication du savon liquide et sec. Alors, j’ai pensé à exploiter d’autres compétences. Même si après cela, je voulais juste vendre et produire davantage», confie-t-elle.
Tous les diplômés ne sont pas destinés pour travailler dans un bureau, Mme Ballo a un exemple parfait de femme entrepreneure. « On forme des hommes, mais la majorité de nos apprenants sont des femmes », lance-t-elle.
Elle opte pour la diversification des filières de formation du Centre qui dispense, depuis 2020, des cours sur le henné traditionnel, la cuisine, la pâtisserie, la coiffure, le maquillage, l’agroalimentaire, les bogolans, l’encens, les emballages, les perlages, les colliers etc. Le centre forme actuellement des femmes mariées, des célibataires, des enfants, des handicapés, des hommes, etc. « J’ai opté à faire du centre Al Firdaous un centre paradisiaque pour les femmes », précise-t-elle.
Un centre pour favoriser l’autonomisation
Mme Ballo en épousant l’idée de rendre service à ses prochains, a réussi à faire du centre, un refuge pour toutes les femmes, jeunes filles qui aiment travailler à la sueur de leur front.
Plus de sept milles femmes ont été formées à la date d’aujourd’hui à l’atelier Firdaws. La dame au bon cœur n’a pas oublié les cas sociaux. « Chaque année, je viens en aide aux couches vulnérables. Nous avons formé au centre des femmes veuves, des albinos, des universitaires, des mendiantes etc.), car je me disais que l’autonomisation peut réduire aussi la mendicité. Comme le dit un adage : au lieu de donner du poison à quelqu’un chaque jour, il vaut mieux l’apprendre à pêcher », avoue Mme Ballo.
L’octroi des bourses de formation
Mme Ballo n’a pas oublié les étudiants qui obtiennent des bourses de formation. Près d’une cinquantaine de bourses sont souvent offertes aux étudiants. Le centre a formé une vingtaine d’aveugles en savonnerie, des orphelins, de plus en plus de femmes mendiantes qu’elle a l’habitude de croiser.
Le centre a donné des bourses aux Journalistes reporters du Mali en cuisine, en pâtisserie et beaucoup d’associations ont reçu des bourses de formation.
L’insertion professionnelle des apprenants
Après les formations, Mme Ballo s’intéresse à l’insertion professionnelle des apprenants. « Souvent je me déplace avec mon chargé de communication pour m’imprégner de la situation des apprenants. Dieu merci, beaucoup exercent leur métier et je leur cherche souvent des marchés pour leur évolution », témoigne-t-elle.
Le centre compte aujourd’hui une dizaine de formateurs dans les différents domaines.
Malgré tout ce qu’elle a accompli en termes de réussites, elle n’a jamais bénéficié d’un accompagnement du gouvernement ni des partenaires financiers, déplore-t-elle. Elle continue à persévérer seule.
Prix et distinctions
« Lors d’un festival organisé en 2021, j’ai exposé les produits de mes apprenants, ainsi qu’au FEMINIA pour montrer mon savoir-faire ».
Elle a obtenu beaucoup de trophées et de tableaux d’honneur notamment de ses apprenantes, de l’Association des jeunes engagés pour la cause du Mali, etc., se réjouit-elle.
Mme Ballo Assitan Soumaoro lance un appel à toutes ses sœurs et filles de se battre pour leur autonomisation qui est aujourd’hui cruciale dans la vie de tous les jours.

Kada Tandina, Korotoume Doumbia
Mali24.info

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