Mme Dado Camara, Directrice de Publication de L’Annonceur : « La liberté d’expression est en souffrance au Mali »
Mme Dado Camara est la Directrice de Publication de l’hebdomadaire « L’Annonceur ». Trésorière générale du Comité de pilotage de la Maison de la Presse, elle est membre de l’Association des Femmes de la Presse du Mali (AFPM) et présidente de l’Alliance des Professionnelles de la Presse Ecrite du Mali (APPEM). Consultante formatrice, Mme Dado Camara est l’invitée de la Rubrique femmes de Mali 24 à l’occasion de la célébration du 3 Mai, Journée internationale de la Liberté de la presse.
Pouvez-vous nous rappeler votre parcours académique, professionnel et associatif ?
J’ai fréquenté l’école fondamentale de Kalaban-Coura à partir de la 3ème année après notre déménagement de Médina-Coura. J’ai eu mon DEF en juin 1991 au second cycle à Daoudabougou. J’étais au lycée Badala, j’ai eu mon Baccalauréat en session juin 1998. J’ai fait deux ans à la FSJE avant de faire le concours d’une ONG américaine qui octroyait des bourses aux jeunes filles pour une école de journalisme « Jessi Jackson ».
De cette l’école de journalisme, j’ai commencé à écrire dans le Quotidien « Soir de Bamako » puis à « Nouvel Horizon » dès les vacances de ma 1ère année comme stagiaire. Après les 4 années d’études en journalisme, j’ai été recrutée étant que journaliste.
Après 8 ans et 8 mois, j’ai créé le journal « L’Annonceur » un hebdomadaire d’informations générales animé uniquement par les femmes, avec l’aide de mon ami Mariétou Konaté en mars 2009.
Parallèlement à mon métier de journaliste, je milite dans des associations de journalistes et de femmes. Je suis membre du comité de pilotage de la maison de la presse, membre de l’Association des Femmes de la Presse du Mali (AFPM) et présidente de l’Alliance des Professionnelles de la Presse Ecrite du Mali (APPEM). Je suis aussi membre du bureau national de FAODE Espoir Mali.
Que représente le 3 mai pour vous ?
Le 3 mai est la journée de la liberté d’expression et presse. C’est une occasion de rappeler à l’opinion nationale et aux décideurs l’importance de la liberté d’expression et de presse dans le pays.
A votre avis, comment se porte la liberté d’expression au Mali
La liberté d’expression ne se porte pas bien au Mali en cette période de transition. Il y’a des efforts à faire du côté des dirigeants comme du côté de la population en général.
Primo, on ne peut pas gouverner et être hostile aux critiques, ce sont les critiques qui nous permettent de nous améliorer.
Secundo, il ne s’agit de critiquer pour critiquer, il faut des propositions de solutions. Ensuite, ayez à l’esprit toujours que votre liberté s’arrête là où commence celle des autres.
Les femmes journalistes évoluent-elles dans un environnement facile ?
Selon les normes sociétales, les femmes évoluent dans un environnement pas facile et cela dans tous les secteurs d’activités pas seulement dans le journalisme. La femme journaliste doit faire le double de l’effort qu’un journaliste homme fait. Malgré tout, dans la majorité des rédactions des organes de presse, elle est réléguée au second plan. On ne lui confie pas des tâches importantes arguant qu’elle est sous tutelle.
Quelles sont les difficultés rencontrées par les patronnes de presse ?
Les patronnes de presses rencontrent beaucoup de difficultés dans l’exercice de leur travail de tous les jours. Seuls le courage et l’abnégation leur permettent de s’en sortir. Il y a la gestion de l’emploi du temps, celle de la maison et celle de l’entreprise en même temps.
Quel est le regard des hommes sur les femmes journalistes ?
Il y a toujours des préjugés à l’endroit des femmes qui travaillent. Dans notre société, on apprécie mal une femme qui passe le petit soir en dehors de la famille, alors que le journaliste qu’il soit homme ou femme n’a pas d’emploi du temps, il est tenu de faire son travail à l’importe quelle heure.
Quelle est la spécificité du journal L’Annonceur dont vous êtes la directrice de publication ?
La spécificité du journal L’Annonceur est qu’il est animé uniquement par les femmes, de la collecte de l’information, au traitement en passant par la mise en page, tout est fait par des femmes. L’Annonceur traite les sujets d’information générale.
Quel est votre plus beau souvenir dans l’exercice de ce métier
Le jour où j’ai reçu le premier montant en tant que journaliste.
Votre plus mauvais souvenir
Le plus mauvais souvenir a été lorsque mon enregistrement a été effacé après long interview avec un homme politique.
Quel est votre message à l’endroit des jeunes filles qui veulent faire carrière dans le journalisme
Le message à l’endroit des jeunes filles qui veulent faire carrière dans le journalisme, c’est d’être courageuses et de faire bien ce qu’on leur confie comme tâches avec ou sans récompense.
Propos recueillis par Kada Tandina et Korotoume Doumbia
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