Mme Fadima Coulibaly, Directrice de la Pyramide du Souvenir : La gardienne du temple des martyrs
Inspectrice de la Jeunesse et des Sports, ancienne de l’Institut National des Arts, Mme Fadima Coulibaly est l’actuelle Directrice de la Pyramide du Souvenir. Elle est convaincue que seule la bataille menée pour accélérer le rythme de l’autonomisation des femmes et des filles garantit un développement durable.
Fraîchement sortie de l’Institut National des Arts (INA) de Bamako, Mme Fadima Coulibaly pose ses valises à la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture du District de Bamako. La jeune diplômée ne perd pas de temps pour s’imposer grâce à sa compétence, sa détermination et son goût de pour la perfection. Après quelques années de service, elle passe avec brio le Concours d’entrée à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS), Section Sciences et Techniques d’Animation (STA). En 2007, elle sort major de sa promotion et devient Inspectrice de la Jeunesse et des Sports. Un an après, c’est-à-dire, en 2008, elle est nommée Chef de Division Jeunesse et Education Populaire à la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture du District.
En mars 2011, Mme Fadima Coulibaly prend les commandes de la Direction Régionale de la Culture du District qu’elle dirige avec efficacité et responsabilité. Depuis sa nomination à ce poste, elle entreprend dans la plus grande discrétion des initiatives pour le rayonnement de la culture malienne. Elle est éditrice d’un ouvrage sur la Biennale artistique et culturelle au Mali «Réalités et Perspectives». De l’avis de nombreux collaborateurs, elle a un sens très élevé du travail bien fait et ne badine pas avec la gestion rigoureuse des ressources publiques.
En mars 2018, la chargée de cours à l’Institut national de la Jeunesse et des Sports quitte la Direction régionale de la Culture du District pour prendre la Direction de la Pyramide du Souvenir, une structure créée à l’occasion du Cinquième anniversaire de la Révolution populaire de mars 1991. Conformément à la mission principale de ce haut lieu de souvenir, qui est d’honorer et perpétuer la mémoire des martyrs de mars 1991, Mme Fadima Coulibaly s’illustre par son dynamisme. Un dynamisme qui lui a permis de savourer la reconnaissance de son mérite par les plus hautes autorités avec l’Etoile d’Argent avec Effigie Lion Débout en 2023.
Apolitique, notre amazone de la culture n’exclut pas de descendre dans l’arène politique si Dieu lui donne longue vie. Même si pour Fadima Coulibaly, les femmes n’ont pas le temps de se consacrer à la politique au même titre que les hommes à cause des responsabilités ménagères. «Il nous faut une prise de conscience », dit-elle en rappelant l’adage selon lequel «derrière tout grand homme il y a une grande dame».
La femme, c’est le socle de la vie
Il faut encourager, a-t-elle souligné, les femmes à se consacrer à la politique. Elle a des propositions allant du positionnement des femmes sur les listes électorales, à leur présence accrue dans les comités directeurs de partis, en passant par le minimum de places à leur réserver dans le Gouvernement, une formation continue des leaders et un minimum de respect à leur vouer au sein de la famille. «La femme, c’est le socle de la vie, elle joue un rôle capital dans la société », opine celle qui ne perd pas de vue les réalités socioculturelles de l’Afrique. «Généralement, en Afrique, les hommes ont plus de privilèges que les femmes… Chaque pays a sa particularité. Ici, au Mali, c’est surtout notre culture qui nous bloque. Sur tous les plans, la femme est considérée comme un complément de l’homme et a un rôle de procréation…. Dans les zones rurales, la femme joue un rôle très important dans les familles mais, en aucun cas, elle n’est impliquée dans les prises de décision».
Ce phénomène se constate aussi chez les femmes intellectuelles. Pourtant, les femmes ont montré leurs preuves, elles jouent leur partition dans le développement de ce pays, selon Mme Fadima Coulibaly.
Accélérer le rythme de l’autonomisation des femmes et des filles pour un développement durable
Pour elle, la célébration du 8 Mars ne doit pas créer une différence entre les femmes du milieu urbain et celles du milieu rural. Mme Fadima Coulibaly a remarqué que la Journée du 8 Mars est surtout célébrée à travers des cérémonies marquées par l’ambiance, le port des uniformes (pagne 8 mars), l’organisation de l’émission télé ‘‘Top étoiles’’ de l’Ortm. En un mot, elle ne devrait pas être une journée de fête pour les femmes et mais plutôt une journée de combat pour réclamer nos droits. «La Journée de 8 Mars doit être une occasion pour la femme malienne de montrer à qui de droit que toutes les femmes et filles ont les mêmes droits, l’égalité et l’autonomisation. Nous devons montrer aux hommes que nous avons les mêmes capacités intrinsèques, pousser les autorités à investir en faveur des femmes», souligne-t-elle.
Elle appelle à accélérer le rythme de l’autonomisation des femmes et des filles pour un développement durable. «C’est vrai que certains actes ont été posés par les autorités, mais beaucoup reste à faire. Par exemple, la Loi 052, des programmes pour la défense des femmes et filles (Programme national de lutte contre les violences basées sur le genre), une journée décrétée uniquement à la femme rurale. Nous devons nous battre pour concrétiser ces actes et chercher à améliorer toujours les conditions, surtout, accélérer le rythme de l’autonomisation des femmes et des filles pour un développement durable».
Chaka Doumbia
Mali24
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