Mois de Ramadan et coupures d’électricité : Prévenir une chaleur meurtrière au Mali
Alors que le mois de Ramadan coïncide avec la saison chaude au Mali, la persistance des coupures d’électricité risque d’exacerber les conditions de vie des populations. Avec des températures qui dépassent souvent les 40°C, l’absence de ventilation, de climatisation et de réfrigération pourrait mettre en danger les jeûneurs, en particulier les personnes vulnérables comme les enfants, les personnes âgées et les malades.
Ces dernières semaines, les coupures d’électricité sont devenues fréquentes et prolongées, affectant aussi bien les ménages que les commerces et les centres de santé. En plein mois de jeûne, cette situation complique l’accès à l’eau fraîche, la conservation des denrées alimentaires et le fonctionnement des hôpitaux.
De nombreux habitants se plaignent de la difficulté à supporter les nuits étouffantes sans ventilateur ni climatiseur, entraînant des cas de déshydratation et de malaises. Pour les travailleurs, l’absence d’électricité impacte la productivité, notamment pour ceux qui exercent des activités nécessitant une alimentation continue en énergie.
Les risques sanitaires et les précautions à prendre
Le Mali et le Burkina Faso ont connu une forte vague de chaleur au début du mois d’avril en 2024, avec un mercure allant jusqu’à 48°C, ce qui a causé une hausse inhabituelle de décès. Une étude a établi l’origine « humaine » de ces températures.
La vague de chaleur meurtrière qui a frappé le Sahel au début de ce mois d’avril est liée au changement climatique « d’origine humaine« , affirment les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA) dans une étude publiée ce jeudi 18 avril.
« Une fois tous les 200 ans »
Du 1er au 5 avril en 2024, le Mali et le Burkina Faso ont connu une vague de chaleur exceptionnelle, autant par sa durée que par son intensité, avec des températures supérieures à 45°C à l’origine de nombreux décès dans ces pays. Un pic à 48,5°C au Mali
« Du 1er au 4 avril, nous avons constaté une augmentation de la fréquentation des services », avait indiqué le 5 avril le professeur Djibo Mahamane Diango, chef du département d’anesthésie au centre hospitalier Gabriel Touré de Bamako, la capitale du Mali, lors d’une conférence de presse.
Selon ce praticien, l’établissement avait enregistré durant les quatre premières journées d’avril l’arrivée de 102 corps dont plus de 50% avaient un âge « supérieur à 60 ans », contre 130 sur l’ensemble du mois d’avril de l’année précédente.
Face à cette situation, il est essentiel d’adopter des mesures préventives pour éviter des conséquences sanitaires graves. Voici quelques recommandations : Hydratation maximale : Boire suffisamment d’eau entre l’iftar (rupture du jeûne) et le sahur (repas de l’aube) pour compenser la déshydratation due à la chaleur. Adaptation alimentaire : Privilégier des aliments riches en eau comme les fruits et légumes et éviter les plats trop salés ou épicés qui accentuent la soif. Aménagement des espaces de vie : Utiliser des matériaux réfléchissant la chaleur, multiplier les ventilations naturelles et privilégier les espaces ombragés. Réduction des efforts physiques : Limiter les activités physiques intenses aux heures les plus chaudes pour éviter les coups de chaleur.Solidarité communautaire : Mettre en place des dispositifs locaux pour aider les personnes vulnérables à mieux supporter la chaleur (distribution d’eau, espaces rafraîchis).
Un appel aux autorités pour des solutions durables
Si ces précautions peuvent atténuer l’impact immédiat des coupures d’électricité, il est urgent que les autorités et la société d’électricité du Mali (EDM-SA) trouvent des solutions durables et efficaces pour assurer une distribution d’électricité stable, notamment durant cette période sensible. À quelques semaines du début du Ramadan, l’urgence est réelle. Sans électricité, la chaleur risque de devenir un véritable fléau, mettant en péril la santé des populations et leur capacité à observer le jeûne dans des conditions acceptables. Une mobilisation rapide et efficace est donc indispensable.
Dily Kane
Mali24
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