Mort de Nahel : le policier auteur du tir maintenu en détention provisoire
Le brigadier avait fait appel de son placement en détention le temps de l’enquête sur la mort de l’adolescent à Nanterre.
FAIT DIVERS – Une décision conforme aux réquisitions du parquet. Le policier auteur du tir à l’origine de la mort de Nahel, mardi 27 juin à Nanterre, a été débouté de sa demande de remise en liberté, ce jeudi 6 juillet, et maintenu en détention provisoire à l’issue d’une audience devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles.
Motard au sein de la police, le fonctionnaire a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué jeudi dernier. Incarcéré à la prison de la Santé à Paris, il est apparu en visioconférence lors de l’audience. Il était représenté par son avocat, Laurent-Franck Liénard, qui avait fait appel du placement en détention de son client.
« Pour lui, c’est totalement désespérant. Il prend cette nouvelle, elle est cauchemardesque pour lui, il garde espoir, il va continuer à se battre mais est-ce qu’il en aura encore l’énergie ? », a réagi Me Liénard au micro de BFMTV. « C’est un tsunami dans sa vie, il est frappé comme quelqu’un qui a connu un traumatisme majeur, il est encore dans un état de sidération », a également déclaré l’avocat.
Devant l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), Florian M. a nié avoir prononcé la phrase « tu vas prendre une balle dans la tête », selon un compte rendu de ses déclarations en garde à vue cité par Le Parisien. Il a assuré avoir hurlé à Nahel de couper le contact et frappé à plusieurs reprises le pare-brise de la voiture « afin d’attirer l’attention du conducteur ».
La mort du jeune Nahel, 17 ans, le 27 juin lors d’un contrôle routier, a été l’élément déclencheur de plusieurs nuits de violences urbaines en région parisienne et dans le reste du pays. Elles ont été marquées par des scènes de pillages, des tirs de mortiers d’artifice sur des bâtiments publics et des incendies.
Laurent-Franck Liénard avait dénoncé sur BFMTV, le 29 juin dernier, le caractère politique du placement en détention provisoire de son client. « Il comprend qu’il sert de fusible et qu’il sert à calmer les émeutiers […]. Ce soir il dort en prison comme le dernier des délinquants », avait-il affirmé.
Des arguments qui n’auront semble-t-il pas convaincu les magistrats de la chambre de l’instruction au regard des premiers éléments de l’enquête.
Source: Le HuffPost