Organisation de l’orpaillage artisanal au Mali : la SCOOPS-O-M-N sur les fonts baptismaux !
L’orpaillage artisanal, qui représente une part importante de l’économie malienne et un moyen de subsistance pour des milliers de familles, reste confronté à de nombreux défis. Entre désorganisation, manque à gagner pour les acteurs et absence de statistiques fiables, le secteur souffre d’un déficit d’encadrement qui freine son plein potentiel.
C’est dans ce contexte que la Société Coopérative Simplifiée des Orpailleurs “Mali Nièta” (SCOOPS-O-M-N) a vu le jour. Son lancement a été officialisé ce jeudi 16 janvier 2025, lors d’une assemblée générale d’information tenue à son siège. Cette initiative, conforme à l’Acte Uniforme de l’OHADA sur les sociétés coopératives, entend structurer le secteur de l’orpaillage pour mieux relever les défis auxquels il est confronté.
Selon Aliou Dembélé, président du comité de gestion de la SCOOPS-O-M-N, la coopérative repose sur une vision commune des orpailleurs. « Nous avons mis en commun nos savoir-faire ainsi que nos moyens matériels et financiers pour constituer une organisation capable de transformer notre secteur. », a-t-il déclaré.
Selon lui, l’objectif de la coopérative est de faciliter l’accès aux sites d’orpaillage pour ses membres ; de fournir des équipements adaptés afin d’améliorer les conditions de travail ; d’optimiser les chaînes de production, de transformation et d’écoulement des produits aurifères. Aussi, la coopérative ambitionne de promouvoir l’esprit coopératif et renforcer la formation des adhérents et d’assurer une meilleure traçabilité de la production, pour en tirer profit au niveau national et international.
Dans son intervention, M. Bakary Guindo, directeur de l’assistance et des partenariats à la Chambre des Mines du Mali, a salué cette initiative. Selon lui, « la SCOOPS-O-M-N est une réponse concrète à la nécessité de formaliser le secteur de l’orpaillage ». Toutefois, il pense que cette organisation permettra de comptabiliser avec précision le nombre d’orpailleurs actifs et leurs productions, d’améliorer la transparence et de produire des statistiques fiables et de maximiser les retombées économiques pour les collectivités et l’État malien.
En effet, M. Guindo révèle que les données de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) estiment la production annuelle d’or artisanal au Mali à environ 6 tonnes. Cependant, le manque d’organisation du secteur laisse penser que ce chiffre pourrait être bien supérieur. « En organisant les acteurs de la chaîne, cette coopérative pourrait également jouer un rôle plus important dans la lutte contre la pauvreté, tout en augmentant les recettes fiscales pour l’État », a-t-il conclu.
Coulibaly A
Mali24
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