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Paix et la réconciliation nationale : Ces préoccupations soulevées par les forces vives

Du 17 au 25 février 2025, la Commission nationale de rédaction du projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale a mené une série de consultations avec les forces vives de la nation. Objectif : recueillir les contributions de toutes les composantes de la société malienne afin d’élaborer un document reflétant les aspirations communes à la paix et à la réconciliation. La Commission, sous l’égide de l’ex Premier ministre, a rencontré les légitimités traditionnelles, les partis politiques, les syndicats, les journalistes, les ordres professionnels et les universités ainsi que les institutions de la République dont la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, le Haut conseil des collectivités et le Conseil national de Transition. Les consultations ont débouché sur une kyrielle de recommandations. En effet, afin de parvenir à une paix véritable, les légitimités traditionnelles ont suggéré que la nouvelle charte devienne un document de politique nationale, alors que les partis politiques ont plaidé pour la libération des détenus politiques, l’octroi régulier aux partis politiques de l’aide financière inscrit au budget d’État et la fin de la campagne de dénigrement contre les partis politiques. Quant au Conseil national du Patronat du Mali, il milite pour la stabilité politique, l’organisation du retour à l’ordre constitutionnel et le respect scrupuleux des libertés individuelles et collectives.

Les faîtières de la presse, par-delà la dénonciation du musèlement des médias, ont mis l’accent pour leur part sur le règlement de l’Aide à la presse, tandis que le Conseil National de Transition (CNT), il a exprimé sa volonté que le document en question soit soumis à l’approbation du peuple par voie référendaire.

Amidou Keita

 

Déclaration de politique générale : Le PM profite-t-il de la confusion pour se soustraire

 

Intervenu après le limogeage de Choguel Maïga au lendemain d’un certain meeting de la «clarification», l’avènement à la Primature du Général Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territorial, porte-parole dans l’équipe démissionnaire, a été accueilli avec une salve d’opinions favorables, à la dimension de la jubilation suscitée par  le départ de son prédécesseur. Seulement voilà : trois mois après, les voilà lui et son gouvernement végéter dans l’irrégularité totale. En effet, le PM-Général Abdoulaye Maïga, nommé le 21 novembre 2024, n’a pas jugé opportun de sacrifier à l’exigence constitutionnelle de requérir l’onction de la représentation nationale pour mener sa politique. Est-ce parce qu’il manque de programme et de touche propre à imprimer à l’action gouvernementale ? Il est vrai que le PM pourrait se prévaloir de l’avènement d’une nouvelle constitution qui lui épargne cette exigence, d’aucuns expliquent cette posture du Général de Division par son incapacité à proposer un chronogramme détaillé des élections générales devant mettre un terme à la Transition par un retour à l’ordre constitutionnel. Présent dans la lettre de cadrage du président de la Transition, il paraîtra en effet incongru et inadmissible de proposer une politique générale à l’organe législatif de transition sans un chronogramme détaillé.

Et si le PM Maïga peut se défausser en évoquant les congés parlementaires, la même constitution, qui oblige le premier ministre à présenter sa politique générale, investit également le gouvernement de la prérogative de convoquer une session extraordinaire pour les besoins de la cause.

Et s’en tenir aux propos du premier ministre tombé en disgrâce, la constitution de 2023 n’est pas encore rentée en vigueur. En attendant, nous restons dans la 3e République, qui oblige le PM de présenter, dans les 90 jours de sa nomination, une déclaration de Politique Générale qui engage au passage la responsabilité de son gouvernement.

À noter que cette tradition républicaine n’est toutefois un passage obligé pour le PM qu’en vertu de l’ancienne constitution selon laquelle la DPG intervient avant toute adresse des membres du gouvernement devant les représentants du peuple.

Amidou Keita

 

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