Partis politiques au Mali : disparition des débats publics
Depuis l’adoption par le Conseil National de Transition (CNT) de la loi abrogeant la Charte des partis politiques ainsi que celle relative au statut de l’opposition, le paysage politique malien connaît un tournant sans précédent. En effet, le Conseil des Ministres a entériné un projet de décret portant dissolution de l’ensemble des partis politiques et des organisations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire national.
Selon le gouvernement, cette décision ne remet pas en cause les principes de démocratie ni le pluralisme politique, mais s’inscrit dans un cadre transitoire visant à « réorganiser » la vie politique nationale. Toutefois, les restrictions imposées sont strictes et sans équivoque.
Le décret prévoit notamment :
- L’interdiction formelle de toute réunion des membres des partis ou organisations dissous ;
- L’interdiction pour toute personne physique ou morale de faciliter de telles réunions, notamment en mettant à disposition un local ou tout autre moyen logistique ou technique à des fins politiques ;
- L’interdiction pour les anciens dirigeants ou membres de ces structures d’exercer toute activité politique, que ce soit en tant que fondateur, président, directeur, administrateur, ou sous toute autre forme.
Cette mesure marque une suspension de fait de la vie politique organisée au Mali. Elle suscite de nombreuses interrogations, notamment sur ses implications à moyen et long terme pour le processus de transition et l’avenir du pluralisme démocratique dans le pays.
Dily Kane
mali24
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