Postes de péage : 15 fraudeurs du système informatique démasqués, 223 millions FCFA récupérés grâce à la digitalisation
C’est une révélation choc faite par le procureur en charge du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Dr Adama Coulibaly, lors du journal télévisé de 20h de l’ORTM ce lundi 12 mai 2025 . Grâce à la digitalisation des postes de péage, 15 individus impliqués dans une fraude massive ont été identifiés, et 223 millions de francs CFA détournés ont pu être récupérés.
Au Mali, certains détournent encore leur ingéniosité vers des pratiques frauduleuses plutôt que vers le développement du pays. C’est le cas de ces quinze agents et complices œuvrant dans les postes de péage, qui ont mis en place des systèmes pour détourner les recettes publiques, au détriment de l’entretien routier.
Ces individus sont poursuivis pour atteinte à la confidentialité et à l’intégrité du système informatique, avec pour objectif d’en tirer des gains frauduleux. Selon le procureur Coulibaly, le rapport préliminaire de l’enquête révèle des écarts de recettes impressionnants depuis la mise en place de la digitalisation.
Par exemple :
- Le poste de péage de Kati, situé à 15 km de Bamako, générait 29 millions FCFA par mois avant la digitalisation. Aujourd’hui, ce même poste rapporte 73 millions FCFA mensuellement, soit plus du triple.
- Quant au poste de Massala, à 50 km de Bamako sur la route de Koulikoro, il générait à peine 1 million FCFA par jour. Depuis la digitalisation, les recettes atteignent 5 millions FCFA par jour.
Ces résultats montrent que la digitalisation permet à l’État d’effectuer un contrôle systématique et rigoureux des recettes, contribuant ainsi à l’entretien efficace du réseau routier. Rien que pour ces deux postes, la digitalisation a permis de faire rentrer 223 millions FCFA par mois dans les caisses de l’État.
Selon Dr Coulibaly, les investigations ont permis de découvrir l’utilisation de logiciels frauduleux et d’applications pirates par les fraudeurs pour falsifier les données saisies dans les machines. « Au lieu d’enregistrer correctement un gros porteur, la machine était manipulée pour l’identifier comme un véhicule léger. Ainsi, les agents empochaient illicitement la différence tarifaire », explique-t-il.
C’est grâce à une cellule de contrôle interne, mise en place pour surveiller les performances post-digitalisation, que ces anomalies ont été détectées, certains coupables ayant même été pris la main dans le sac. Des éléments de preuve solides sont entre les mains du procureur, et plusieurs des mis en cause ont déjà reconnu leur implication, révélant l’existence d’un réseau structuré et étendu.
Ibrahim Traoré dit IB
Mali24
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