Pouponnière de Bamako : Le Vérificateur Général sur les traces de plus de 314 millions de FCFA
Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a récemment dévoilé les résultats de sa vérification financière au Centre d’Accueil et de Placement Familial (CAPF), communément connu sous le nom de « Pouponnière ». Cette enquête, menée sur les exercices budgétaires de 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023, révèle des irrégularités financières à hauteur de 314,32 millions de FCFA, ainsi que des dysfonctionnements administratifs qui dépassent l’entendement.
Le CAPF est un service rattaché à la Direction Nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille (DNPEF), avec pour mission d’accueillir, d’entretenir et de placer les enfants orphelins, abandonnés, et les enfants de mères malades mentales.
Cependant, la vérification a levé le voile sur des irrégularités administratives inquiétantes, notamment le non-respect du cadre organique, l’emploi irrégulier des femmes de ménage appelées « nounous », l’absence de manuel de procédures administratives, financières et comptables, ainsi que des lacunes dans la gestion du patrimoine de l’État et des redditions de comptes. De plus, l’absence d’un bureau comptable secondaire a été identifiée comme la source de la mauvaise gestion des stocks et des matériels roulants.
Le rapport parle également d’irrégularités financières, totalisant 314 316 315 FCFA. Elles découlent des pratiques, dont des retraits de fonds non justifiés par chèques bancaires, pour un montant de 230 947 957 FCFA, des sommes allouées à des dépenses d’urgence sans justification pour un total de 5 967 348 FCFA. S’y ajoutent des dépenses effectuées sans fournir toutes les pièces justificatives nécessaires, atteignant 76 929 010 FCFA. Et comme si cela ne suffisait pas, une dépense non éligible de 472 000 FCFA pour la réparation d’un véhicule n’appartenant pas au CAPF a été signalée.
Ces révélations prouvent à suffisance l’insouciance des responsables du Centre d’Accueil et de Placement Familial d’utiliser à bon escient l’argent du contribuable destiné à l’entretien des enfants orphelins, abandonnés, et les enfants de mères malades mentales. Face à cette situation, le Vérificateur Général a transmis ces faits aux autorités compétentes, y compris au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et au Procureur de la République chargé du Pôle National Économique et Financier. Des actions légales pourraient être engagées à la suite de ces dénonciations.
Massassi
Mali24