Présidence tournante de l’UEMOA : jusqu’où ira la brouille diplomatique ?
Un nouvel épisode de tensions secoue l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Réunis à Lomé pour la 2ᵉ session du Conseil des ministres statutaire, les représentants du Burkina Faso, du Mali et du Niger – membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – ont quitté la table des discussions, dénonçant une violation manifeste des statuts de l’Union.
En cause : le refus d’octroyer au Burkina Faso la présidence tournante du Conseil, conformément à l’article 11 des statuts qui prévoit une rotation entre les États membres. Selon cette rotation, le poste aurait dû revenir cette année au Burkina Faso, pays des hommes intègres. Mais contre toute attente, la présidence est restée aux mains de la Côte d’Ivoire, attisant la colère des trois États sahéliens qui dénoncent une manœuvre politique visant à les marginaliser.
Après leur départ fracassant de la CEDEAO en janvier 2024, l’AES semble désormais se heurter à une hostilité croissante au sein des autres institutions régionales. Cet incident relance ainsi les interrogations : jusqu’où ira le bras de fer entre l’AES et les organisations ouest-africaines ? Sommes-nous à l’aube d’une rupture institutionnelle totale ?
Pour certains analystes, ce désaccord pourrait accentuer l’isolement diplomatique des pays de l’AES. Mais pour d’autres, il pourrait au contraire accélérer la mise en place d’une nouvelle architecture régionale, plus souverainiste et conforme à leur vision, à l’image de leur projet de banque d’investissement de l’AES.
Une chose est sûre : le fossé se creuse de plus en plus, et les conséquences de cette crise pourraient redessiner durablement la géopolitique ouest-africaine.
Coulibaly A.
Mali24
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