A la uneSociété

Projet de loi portant modification de la charte de la transition : ce qu’en pensent des citoyens maliens

Le conseil des Ministres de ce mercredi a adopté un projet de loi, de révision de la Charte de la Transition qui accorde au président de la transition, le Général Assimi Goita, un mandat de 5 ans renouvelable à partir de 2025, à l’instar de ses pairs de la Confédération AES.

Les maliens ne sont pas sur la même longueur d’ondes depuis l’annonce de cette loi. Si le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) a appris avec satisfaction l’adoption de cette loi, il trouve que la décision répond aux profondes aspirations du Peuple Malien, en ce sens qu’elle confirme le Général d’Armée Assimi GOÏTA dans ses fonctions de Président de la République pour une période de cinq (5) ans renouvelable.

« Cette initiative va à l’encontre des aspirations profondes de nos concitoyens, qui n’ont pas donné mandat pour une telle démarche. La transition est une période d’exception, qui doit être guidée par la nécessité de restaurer l’ordre constitutionnel, la démocratie et l’État de droit », rétorque Moctar Ousmane SY, qui précise que le Mali a aujourd’hui besoin de perspectives claires et d’institutions légitimes issues d’élections crédibles, et non d’une transition qui s’éternise.

L’ancien premier ministre Moussa Marra trouve évoque une énorme crainte pour l’avenir immédiat du pays. Au-delà des aspects légaux plus que contestables, estime-t-il, c’est surtout le signal lancé par les autorités qui inquiète.

Moussa Mara trouve inopportune la décision en raison de la crise économique qui paupérise des pans entiers de notre société et trouve que la nouvelle d’une transition interminable présente aux Maliens la perspective d’une souffrance sans fin, ajoutée à la crise sécuritaire et la situation politique. « Je demande à nos autorités de mesurer ces menaces de manière appropriée et de revoir leur position eu égard au principe qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire », demande-t-il.

Pour Yeah Samaké, ce texte, élaboré sans légitimité populaire ni débat inclusif, viole l’esprit de la transition telle que promise au peuple malien après le double coup de force de 2020 et 2021. « Il institutionnalise la confiscation du pouvoir par une minorité et ferme la porte à un retour pacifique à l’ordre constitutionnel », s’indigne-t-il.

Au lieu d’ouvrir un nouveau chapitre d’espoir, il pense que cette décision grave entérine l’autoritarisme, affaiblit les institutions, et expose la nation à de nouvelles instabilités politiques, économiques et sociales. « Je m’élève fermement contre ce projet de loi qui trahit les sacrifices consentis par les citoyens et les forces vives de la nation pour une gouvernance fondée sur la légitimité, la transparence et l’alternance », conclut Yeah Samaké.

Coulibaly A

Mali24

Boîte de commentaires Facebook

En savoir plus sur Mali 24

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.